« Et si on vivait tous ensemble ? », propose un beau jour Jean (Guy Bedos) à sa bande d’amis septuagénaires : Claude (Claude Rich), célibataire séducteur, et le couple que forment Albert (Pierre Richard) et Jeanne (Jane Fonda). Son épouse Annie (Géraldine Chaplin) ne voit pas forcément cette proposition d’un bon œil. Quand Claude fait une chute et se retrouve placé en maison de retraite par son fils, elle cède au caprice de son mari, et les cinq meilleurs amis commencent alors une « folle » aventure, celle de la communauté ! Mais attention, ce n’est pas L’auberge espagnole et les protagonistes, malgré leurs personnalités hautes en couleur, ne sont pas des adolescents attardés. Ils souffrent tous de problèmes de santé plus ou moins graves – la mémoire qui flanche, le cœur qui s’emballe ou le crabe qui s’immisce – et vivent au rythme des personnes de leur âge – jardin à entretenir, petits-enfants à gâter, promenades au grand air… sans négliger la « bonne bouffe » et les grands crus. Cette modeste communauté vivra, au fil du long métrage de Stéphane Robelin, une série de petits drames, d’une forte inondation à la découverte de vieux secrets enfouis. L’objectif du réalisateur était de montrer que, « quelle que soit la charge des années, on a toujours des choses à vivre ». Pour donner une touche ethnologique à son sujet, il a intégré dans son scénario le personnage de Dirk (Daniel Brühl). D’abord engagé pour promener le chien d’Albert, cet étudiant décide de consacrer sa thèse aux personnes âgées, et notamment à leur sexualité. Il lui faudra alors s’installer dans la grande maison pour observer au plus près ces sujets d’étude ! Plus qu’un film de copains, même si les scènes d’humour et de légèreté sont nombreuses, Et si on vivait tous ensemble ? aborde des sujets graves et touchants. On comprend mieux les aînés et l’écart qu’il peut y avoir entre ce qu’ils ont envie d’entreprendre et ce que leur corps leur permet de faire. Le film aborde aussi la mort et la façon dont les seniors peuvent la regarder en face et la planifier. Enfin, il montre que la vieillesse n’est pas qu’une lente décrépitude mais qu’elle peut être une période de bonheur et une ascension vers la sagesse, l’intégrité et l’authenticité.
Culture
Dans l’âge mûr de l’aventure
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Et si on vivait tous ensemble ? – Stéphane Robelin – 1 h 36 – En salles le 18 janvier