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La politique de la ville doit chercher un second souffle, selon l’IRDSU

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Un dispositif « à bout de souffle » dans lequel les équipes sont attachées à « gérer la crise » plutôt qu’à se pencher sur de nouvelles perspectives. C’est le bilan peu encourageant des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) 2011, dressé par les professionnels de la politique de la ville interrogés par l’IRDSU (Inter-réseaux des professionnels du développement social urbain) pour son enquête 2011 (1).

La majorité des répondants – pour la plupart chefs de projets ou chargés de mission dans une commune – confirme, sans surprise, l’aggravation des difficultés socio-économiques et la détérioration du climat social dans les quartiers prioritaires. Si la moitié des territoires enquêtés ont signé un avenant de prolongation des CUCS (2), la majorité n’y a, malgré ce contexte, pas apporté de contenu nouveau : « Faute d’impulsion ou d’instruction claires, les deux tiers d’entre eux se sont contentés d’un “avenant administratif” sur la base d’un document type fourni par la préfecture, voire d’un “copier-coller” » du contrat initialement signé. « Une dizaine de réponses seulement font état d’un travail spécifique » pour l’élaboration de cet avenant, à partir d’une évaluation du CUCS, d’une concertation locale ou encore d’une mise à jour du diagnostic. Une majorité relève par ailleurs la mise en difficulté des services déconcentrés de l’Etat par la révision générale des politiques publiques, « trop centrée sur la gestion des crédits ou des dispositifs et plus du tout sur “l’animation territoriale” ou l’appui aux équipes. »

L’enquête met également en lumière les restrictions de l’action associative en raison des réductions de crédits, par l’Etat ou les collectivités. Globalement, la majorité des répondants estime que les contrats urbains de cohésion sociale sont « recentrés sur quelques porteurs et ne sont plus en mesure d’expérimenter ou de se déployer sur de nouvelles problématiques ». Le travail de fond sur les actions prioritaires à envisager, en matière de santé, de culture ou de citoyenneté, en pâtit.

Le programme national de rénovation urbaine, quant à lui, a des conséquences positives sur « la transformation structurelle des quartiers » et leur cadre de vie. Mais la plupart des professionnels dénonce un « double mouvement de “découpage” artificiel entre l’urbain et le social et de focalisation de l’attention des moyens [de la part de l’Etat et des collectivités] sur la transformation physique du quartier ». Selon eux, la « deuxième génération » de projets de rénovation urbaine (à compter de 2013) devrait s’inscrire dans un « projet stratégique durable » intégrant les volets urbain, social et économique, et qui pourrait être formalisé « dans un contrat et un mode de gouvernance unifiés ». Ils plaident pour la participation des habitants comme « principe de travail » et pour le développement des clauses d’insertion dans les marchés publics.

Notes

(1) Les résultats de cette enquête, menée en septembre 2011, sont issus de 54 réponses provenant de 20 régions métropolitaines ou des DOM-TOM.

(2) Passés entre l’Etat et les collectivités territoriales en vue d’engager des actions concertées en faveur des quartiers en difficulté, ils sont entrés en vigueur en 2007 pour trois ans.

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