« L’aide aux familles à domicile est en danger ! », c’est le cri d’alarme de la fédération Adessa A domicile, qui alerte le gouvernement sur « la situation financière précaire » des services d’aide à domicile intervenant auprès des familles en difficulté. En premier lieu, ces services souffrent, comme l’ensemble du secteur de l’aide à domicile, de l’écart entre les prix de revient des prestations réalisées par les associations et les tarifs appliqués par les financeurs. Leurs résultats d’exploitation sont de plus en plus souvent négatifs et leurs fonds diminuent régulièrement. Par ailleurs, de nombreuses associations ont dû parfois attendre fin novembre pour connaître leur dotation budgétaire pour 2011, soit plus d’un an après avoir déposé leur budget prévisionnel. « Alors qu’on nous demande sans cesse d’être plus transparents, cette absence de lisibilité pour diriger une association est insupportable ! », lance Marie-France Bernard, déléguée « secteur intervention sociale des services à la personne » à la fédération.
Autre point de crispation : les conséquences des nouvelles modalités d’intervention d’aide aux domiciles des familles issues des circulaires de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) (2007 et 2010) (1). Elles ont notamment pour effet de restreindre les conditions d’accès aux prestations et d’augmenter le « reste à charge » pour les familles, ce qui les conduit à refuser l’intervention après l’avoir sollicitée. Enfin, la stagnation, voire la diminution, des dotations des conseils généraux pour les interventions à domicile limite le volume et les durées d’intervention d’accompagnement des familles. « Les travailleurs sociaux formulent moins de demandes d’intervention, de prolongation, du fait de “consignes” reçues de limiter les dépenses des budgets d’action sociale », pointe Adessa A domicile. Les enveloppes budgétaires des départements sont aussi de plus en plus souvent réservées à l’accompagnement des droits de visite dans le cadre des placements d’enfants, au détriment de l’action directe à domicile.
Pour préserver ces services, la fédération demande qu’une étude objective soit réalisée sur la diminution de l’aide apportée aux familles à leur domicile, sur le plan quantitatif et qualitatif, ainsi que sur les conséquences pour les enfants et les familles. Elle souhaite aussi être associée aux travaux conduits par la CNAF pour réaliser le bilan de la convention d’objectifs et de gestion (COG) 2009-2012 qui la lie à l’Etat et aux travaux préparatoire de la prochaine COG. Elle demande enfin que le fonds national de financement de la protection de l’enfance soit doté de nouvelles ressources pour permettre la réalisation d’actions de prévention au bénéfice des familles.