En 2007, dans un contexte de réflexion et de débats sur l’insertion des jeunes diplômés, le gouvernement avait confié à des opérateurs privés de placement (OPP), présents dans dix régions, l’accompagnement de 10 000 jeunes âgés de moins de 30 ans, ayant validé un diplôme de niveau bac + 2 minimum et « faisant l’expérience d’une situation persistante de chômage ». La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) présente, dans une étude, les résultats obtenus par cette expérimentation(1).
Le dispositif s’adressait aux jeunes inscrits, à l’époque, sur les listes de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) depuis au moins six mois ou qui l’avaient été pendant 12 mois au cours des 18 derniers mois. Les jeunes exerçant une activité réduite y étaient éligibles. Le dispositif comportait deux phases : pendant les six premiers mois, le jeune bénéficiait d’un accompagnement renforcé vers l’emploi (atelier, simulations d’entretien, suivi régulier…) puis, si un contrat de travail était conclu, il était suivi pendant six mois par l’OPP afin de désamorcer d’éventuels conflits de travail.
Selon les résultats publiés par la DARES, au bout de huit mois « le programme ne semble pas avoir contribué à créer globalement plus d’opportunités d’emploi pour l’ensemble des jeunes diplômés accompagnés » puisque le taux d’emploi de ces derniers est supérieur de 1,9 % seulement à ce qu’il aurait été s’ils avaient bénéficié d’un accompagnement par l’ANPE ou ses co-traitants (soit 54 % contre 52,1 %). Toutefois, le dispositif a eu un impact sur leur taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) d’au moins six mois puisque 20 % de ces jeunes ont obtenu un CDD de six mois et plus au bout de huit mois d’accompagnement renforcé, contre 17 % autrement.
En revanche, après 16 à 20 mois, l’accompagnement par les OPP n’a plus d’impact statistiquement significatif sur le taux d’emploi de ces jeunes, quelle que soit la nature de l’emploi.
(1) Dares Analyses n° 094 – Décembre 2011 – Disponible sur