Dans un rapport remis le 7 décembre à la secrétaire d’Etat chargée des solidarités et de la cohésion sociale, Sylvain Connangle, directeur de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) La Madeleine à Bergerac (Dordogne), formule dix propositions pour améliorer l’appropriation des démarches d’évaluation dans le secteur médico-social consacré aux personnes âgées (1). La première d’entre elles – la mise en place de formations spécifiques – a plus particulièrement retenu l’attention de Marie-Anne Montchamp, qui a annoncé, dans un communiqué, qu’elle saisira les acteurs des dispositifs de formation concernés pour les mobiliser sur l’enjeu de l’évaluation.
Plus précisément, Sylvain Connangle préconise de former le « personnel intermédiaire » de l’établissement, c’est-à-dire un personnel administratif (secrétariat, comptabilité…), un infirmier ou un animateur ou encore un cadre de santé. Ce « coordinateur de l’action » doit être chargé de rassembler les éléments constitutifs du projet d’évaluation et de mettre en place les réunions qui conduiront à sa réalisation, explique-t-il. Il estime en outre que la question de la formation et celle du management se rejoignent « par certains côtés ». Les difficultés de mise en œuvre de l’évaluation peuvent être liées à une « carence managériale », surtout dans les petites structures, alors que la démarche d’évaluation nécessite une équipe qui est « en capacité de se situer par rapport à un projet institutionnel (présupposant qu’il existe), de comprendre les missions qui lui sont allouées et pouvant travailler en collaboration ». Or, souligne-t-il, cette conception est de nature à remettre en question le management de certains établissements et donc la direction elle-même. Selon lui, « la seule option à retenir » pour aider les directions « en risque de difficulté » est la mise en place d’un accompagnement extérieur « proposé de façon incitative par des moyens qui restent à déterminer » afin d’« expliquer les enjeux d’un management participatif et d’une culture gérontologique ».
Sylvain Connangle pointe par ailleurs la nécessité de donner des définitions opérationnelles, de construire des outils de coordination gérontologiques communs sur les territoires et des vade-mecum méthodologiques au sein des établissements. Il recommande aussi de donner les moyens aux EHPAD d’évaluer la population qu’ils accueillent. Il souligne, enfin, l’importance de l’élaboration d’un projet institutionnel ou encore de la prise en compte du degré d’implication ou d’isolement de l’établissement par rapport à son environnement.
(1) Rapport disponible sur