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Chemin de « rédemption »

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Il est peu courant qu’un homme auteur pendant dix ans de violences conjugales accepte de relater ses actes dans un livre. C’est ce qu’a fait Frédéric Matwies.

« La violence est devenue ordinaire entre nous sans que nous l’ayons vue venir. Comme d’autres couples se disputent, nous nous battions. Sabrina me poussait à bout, je la tabassais, puis nous reprenions une vie normale. » Pendant dix ans, Frédéric Matwies a battu sa compagne. Une décennie passée à l’humilier, à l’insulter, à la frapper, oscillant entre la honte et la conviction qu’elle l’avait bien cherché. Jusqu’au jour de janvier 2003 où, après un coup de couteau qui aurait pu lui être fatal, Sabrina a porté plainte. Pour le mari violent, le début d’un long chemin vers la « rédemption » : « Il a fallu que je mette la vie de la mère de mes enfants en danger, que je passe une nuit en cellule et qu’une juge menace de m’envoyer en prison, pour que je trouve enfin la force de me faire soigner », écrit-il. Ce parcours chaotique, Frédéric Matwies le raconte dans Il y avait un monstre en moi, un témoignage éprouvant sur la violence conjugale vue du côté de l’auteur des faits. Démontant l’engrenage qui conduit de l’exaspération à la torture, n’éludant rien de ses actes, il dépeint avec justesse la mécanique pathologique d’un couple à la dérive, sans auto-apitoiement ni manichéisme. Sévère envers les services sociaux, dont les aides « inadaptées et malvenues », invasives et pour tout dire « paternalistes », « n’ont cessé d’élever le mur d’incompréhension qui se dressait au milieu [du] couple », Frédéric Matwies raconte en revanche avoir été sauvé par les consultations spécialisées du centre médico-psychologique de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). Pendant deux ans, les séances d’un groupe de parole lui ont permis de « comprendre [sa] violence à travers celle des autres », jusqu’à « vaincre le monstre ». Sabrina, elle, a sombré pour finalement remonter la pente, laborieusement, d’hôtels en foyers. En père attentionné, auquel la justice a confié la garde de leurs deux enfants, Frédéric Matwies formule désormais pour elle un vœu qu’il s’efforce de transformer en réalité : « Je rêve du jour où elle pourra, elle aussi, partager de nouveau des instants de bonheur avec ses filles. »

Il y avait un monstre en moi. Témoignage d’un ex-mari violent – Frédéric Matwies – Ed. Michalon – 17 €

Culture

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