Alors que le gouvernement lance une nouvelle campagne sur les violences faites aux femmes (voir ce numéro, page 7), le CNIDFF (Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles) et le réseau ALMA (Allô maltraitance personnes âgées et/ou handicapées) veulent rompre le silence sur celles envers les femmes âgées. Celles-ci sont oubliées des réflexions qui ciblent de façon séparée les violences à l’encontre des femmes et les maltraitances aux personnes âgées. En 2011, les deux réseaux ont réalisé un premier recueil de données dans le cadre du projet européen STOP VI.E.W (Stop Violence Against Elderly Women), qui se déroule dans six pays européens et se termine en février 2013 (1). Selon le croisement de données de sources diverses, en 2004, plus de 600 000 personnes âgées de 65 à 75 ans et plus de 680 000 après 75 ans auraient été maltraitées en France, sachant que ces victimes sont en majorité des femmes. Le réseau ALMA estime plus précisément à 24,5 % la proportion de femmes âgées de moins de 65 ans victimes de violences et à 75,5 % celle des femmes de plus de 65 ans. L’avancée dans l’âge triplerait ainsi le risque d’être victime. Par ailleurs, ces femmes sont souvent très fragilisées au plan économique (70 % des personnes pauvres de plus de 75 ans sont des femmes, selon l’INSEE).
(1) Ce projet vise à sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés aux violences envers les femmes âgées, à renforcer l’information auprès du public et à promouvoir les bonnes pratiques.