Dans une lettre ouverte, l’Observatoire international des prisons (OIP) appelle les parlementaires à voter contre le projet de loi de programmation relatif à l’exécution des peines, qui prévoit la construction de 24 397 places de prison pour fin 2017. Cette augmentation du parc pénitentiaire « économiquement coûteuse » est « contre-productive en termes de prévention de la récidive », explique l’OIP. Alors que ces nouvelles prisons doivent être « dédiées aux condamnés [à de] courtes peines ne présentant pas de dangerosité particulière », il rappelle que toutes les études montrent qu’il est préférable d’exécuter ces peines en milieu ouvert. En effet, l’emprisonnement
Au final, le gouvernement va à l’encontre des dispositions de la loi pénitentiaire adoptée en novembre 2009 qui prévoit de faciliter le recours aux aménagements de peines. Quant au chiffre de 85 600 peines non exécutées qu’il invoque, il est largement trompeur puisque 95 % d’entre elles sont constituées de peines aménageables. L’urgence n’est donc pas, pour l’OIP, de construire de nouvelles prisons mais de renforcer les services d’application des peines et les services pénitentiaires d’insertion et de probation.
Rappelant que la prison coûte plus cher (84 € par jour) que le placement extérieur (27 €), l’OIP invite les parlementaires à ne pas engager le pays « dans le gouffre économique d’une prison qui a démontré son échec à prévenir la récidive ! ».