« Insuffisantes et inappropriées […] au regard de la gravité et des inquiétudes des parents à l’égard de leurs enfants. » C’est ainsi que l’ONES (Organisation nationale des éducateurs spécialisés) qualifie les annonces de Claude Greff, secrétaire d’Etat chargée de la famille, sur la politique nationale de soutien à la parentalité (voir ce numéro, page 11). Ces dispositions, regrettet-elle, sont en deçà de la recommandation européenne de 2006 relative aux politiques visant à soutenir une parentalité positive (1), qui préconise la création « d’actions d’accompagnement spécifiques » pour assister les parents « dans des situations de vie éprouvantes, dans la résolution de conflits et la gestion de la colère » et un soutien à la parentalité aux personnes en situation d’exclusion sociale « dans leurs milieux de vie, domicile et autres lieux qu’[elles] fréquentent ».
En outre, l’ONES regrette qu’il n’y ait aucune mesure sur la formation des parents : « Le seul fait de les informer sur la parentalité ne peut procéder à lui seul aux changements qui répondront de façon adaptée à leurs besoins ou leur permettront d’accéder à une meilleure compréhension des difficultés de leurs enfants. » A cela s’ajoute, selon l’organisation, un manque de prise en compte des réalités locales et territoriales. Un point de vue contraire à celui du mouvement Familles rurales, qui juge intéressant que ces mesures s’appliquent à l’ensemble du territoire, « les besoins des parents étant les mêmes quel que soit leur lieu de vie ». La fédération estime, en outre, que ses 130 « relais familles », lieux d’accueil de proximité pour toutes les familles, peuvent déjà prétendre à la nouvelle labellisation « maisons de famille ».
(1) « Comportement parental fondé sur l’intérêt supérieur de l’enfant qui vise à l’élever et à le responsabiliser, qui est non violent et lui fournit reconnaissance et assistance, en établissant un ensemble de repères favorisant son plein développement » – Voir