« La protection maternelle et infantile [PMI] doit rester un droit pour tous ! », alerte Brigitte Masure, secrétaire générale adjointe de la Confédération syndicale des familles, signataire, avec 13 autres organisations de familles et de professionnels (1), d’une plateforme pour « assurer l’avenir de la PMI » (2). Ce texte sera soumis aux ministres concernés, à Assemblée des départements de France et aux candidats à la présidentielle de 2012.
Y sont exposées les difficultés auxquelles sont confrontés les services de PMI depuis plusieurs années (3) et les inquiétudes qu’elles suscitent chez les professionnels et les familles. Premier constat : du fait de la décentralisation, « il y a autant de politiques de PMI que de départements. Et dans certains d’entre eux, il n’y a presque plus de service de PMI car l’Etat n’impulse pas de politique nationale ! », s’indigne Pierre Suesser, président du Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI).
A cela s’ajoute, l’asphyxie financière des conseils généraux qui incite certains d’entre eux à sacrifier les missions de la PMI. Le recrutement de personnels pose aussi problème car les conditions de travail et les rémunérations sont peu attractives. S’appuyant sur une enquête qu’il a menée auprès de 37 médecins responsables des services de PMI, le SNMPMI estime à 10 % les postes de médecins vacants (4). Enfin, les missions des services de PMI relèvent désormais, pour le volet « santé », des agences régionales de santé et, pour le volet social, des conseils généraux, et « ne sont appréhendées dans leur globalité par aucune des deux institutions », déplorent les organisations.
Face à ces constats, elles rappellent les spécificités de la PMI – gratuité, proximité, universalité (le service s’adresse à tous et pas seulement aux plus en difficulté), approche globale (pas uniquement centrée sur les soins mais également sur les aspects socio-éducatifs) – et formulent plusieurs revendications. Parmi elles, la création d’une instance nationale pour la promotion et la protection de la santé familiale et infantile afin d’impulser une politique nationale de santé de l’enfant, de l’adolescent et de la famille. Les organisations demandent également un plan d’urgence pour accroître la démographie des professions de santé intervenant en PMI et la consolidation du financement de ces services. Elles insistent, enfin, sur la nécessité de maintenir un cadre organisationnel cohérent pour mettre en œuvre les missions de PMI et de préserver une articulation étroite avec les autres acteurs du système de santé dans les domaines périnatal, gynéco-obstétrical, pédiatrique et pédopsychiatrique.
(1) Syndicat national des médecins de PMI, Uniopss, ATD quart monde, Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants, CFDT Interco, CGT Services publics, Association nationale des psychologues pour la petite enfance, Association des collectifs enfants parents professionnels, Association nationale des sages-femmes territoriales, Union fédérative nationale des associations d’accueil et d’assistantes maternelles, Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes, SNU-CLIAS-FSU et SUD Collectivités territoriales.
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