Naissance de l’Institut Bertrand-Schwartz, « laboratoire d’idées » pour l’insertion des jeunes

« Capitaliser 30 années d’expérience et d’innovation sur l’accompagnement et sur l’insertion des jeunes » et inscrire cette action dans une « vision prospective ». C’est l’ambition de l’Institut Bertrand-Schwartz, du nom de l’ancien délégué interministériel considéré comme le « père » des missions locales (1), dont l’assemblée générale constitutive a eu lieu le 10 novembre (2).

En gestation depuis 2010, cette association – présidée par Jean-Patrick Gille, président de l’Union nationale des missions locales (UNML), à l’origine de l’initiative – se veut un lieu « fédérateur » : son conseil d’administration comprend quatre collèges qui regroupent respectivement les présidents de missions locales, les associations professionnelles du champ de l’insertion des jeunes (où siègent d’ores et déjà l’Association nationale des directeurs de mission locale et l’Association professionnelle des animateurs régionaux des missions locales), les organisations syndicales et les personnes et partenaires qualifiés (dont le directeur de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire).

A la fois observatoire, centre de ressources et laboratoire de recherche, l’institut veut promouvoir l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en soutenant sa dimension globale, l’écoute et la place des bénéficiaires dans les dispositifs, l’approche territoriale des actions et la capacité d’innovation des structures. « C’est un lieu d’analyse des pratiques, ouvert à d’autres acteurs que les missions locales, qui ne se substitue pas aux fonctions d’animation du réseau », précise Claire Fabre, directrice de l’institut après avoir porté son projet de préfiguration au sein de l’UNML.

L’instance se fixe cinq objectifs : animer des débats « interdisciplinaires et transversaux », développer une réflexion sur la prise en compte de la parole des jeunes, « consolider » la définition de l’accompagnement, valoriser l’expérience des structures d’insertion et promouvoir ses productions auprès des acteurs des politiques en faveur de la jeunesse. Dotée d’un fonds de départ de 50 000 € apportés par l’UNML, elle est pour l’heure hébergée dans les locaux parisiens de cette dernière (3). Elle devrait, au début de l’année prochaine, constituer son conseil scientifique qui affinera ses axes de travail, en accord avec le conseil d’administration. Parmi ses premières missions : prendre le relais de la recherche-action « Agir pour et avec les jeunes sur les territoires » lancée en 2006 par le Synami (Syndicat national des métiers de l’insertion)-CFDT et Bertrand Schwartz (4) et repérer les expériences où les jeunes sont porteurs de projets dans les missions locales.