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Le « diagnostic à visée criminologique » inspire la crainte

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« La page est tournée et l’occasion de doter les SPIP [services pénitentiaires d’insertion et de probation] d’un outil d’évaluation complet définitivement manquée… », lâche, dépité, le Snepap (Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire)-FSU après la parution de la circulaire du 8 novembre sur le « diagnostic à visée criminologique » (DAVC) (voir ce numéro, page 16). Alors que l’administration pénitentiaire présente cet outil comme un moyen de mettre en place une méthode d’évaluation harmonisée afin de permettre la « continuité de la prise en charge » et « l’égalité de traitement des personnes placées sous main de justice », le syndicat appelle à ne pas l’appliquer, inquiet des modalités d’accès aux données recueillies et de leur utilisation. Selon lui, la direction de l’administration pénitentiaire « a transformé un outil d’aide à l’évaluation en un rapport permanent consultable à tout moment et indifféremment par toutes les autorités mandantes [judiciaires] et les directeurs d’établissement ». Dans ces conditions, celui-ci deviendra « rapidement vide de sens, dénué d’intérêt pour les professionnels et attentatoires aux droits des personnes suivies ».

La CGT-Pénitentiaire demande également à l’administration pénitentiaire de revoir sa copie. Outre un manque de consultation dans le cadre du dialogue social, elle déplore le délai prévu pour l’évaluation des situations – trois mois en milieu ouvert et un mois en milieu fermé. « C’est totalement irréalisable, sauf à mettre en coupe réglée nos pratiques professionnelles et le sens de notre intervention auprès des publics. » Autre limite : « le caractère extrêmement réducteur du logiciel applicatif, avec ses multiples cases à cocher et ses menus déroulants à renseigner dans des délais contraints, ne permettra pas une prise de recul suffisante pour une analyse de fond de la situation et l’élaboration d’un projet d’accompagnement adapté ». Le DAVC représente à ses yeux « un outil élaboré par des gestionnaires pour des gestionnaires » qui risque de transformer les travailleurs sociaux en « opérateurs de saisie ».

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