« Il y a urgence ! », s’alarme le collectif « Une société pour tous les âges », qui rassemble des associations de familles et de directeurs d’établissements pour personnes âgées ainsi que des personnalités qualifiées et des chercheurs (1). Irrité par le énième report de la réforme sur la prise en charge de la perte d’autonomie, le collectif rappelle que la situation s’aggrave sur le terrain : manque de places et de professionnels dans les structures, reste à charge très important pour les familles, épuisement des aidants… Une question, selon lui, n’a pas été abordée par les rapports gouvernementaux rendus publics en juin dernier : celle de la gouvernance du système de prise en charge, qui est aujourd’hui trop « fragmenté ». « Il faut remettre le dispositif à plat, redéfinir les responsabilités de chacun des acteurs : celles de l’Etat et des conseils généraux notamment », précise Jean-Claude Henrard, professeur de santé publique, qui estime que la création des agences régionales de santé aurait pu être l’occasion de s’attaquer à ce chantier. A l’instar du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (2), il pointe aussi la nécessité de coordonner le secteur ambulatoire et l’hôpital et invite à la multiplication des « gestionnaires de cas » pour accompagner les personnes en très grande fragilité. Autre effort à réaliser : renforcer les moyens du secteur médico-social et revoir la grille AGGIR (autonomie, gérontologie, groupes iso-ressources) destinée à l’évaluation des besoins des personnes âgées.
A l’approche de l’élection présidentielle, le collectif prépare – comme il l’avait déjà fait en 2007 (3) – une liste de questions aux candidats pour connaître leurs propositions d’amélioration de la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie.
(1) Dont l’AD-PA, France-Alzheimer, la Fnapaef, l’Association des paralysés de France, la Fédération nationale de gérontologie, Bernard Ennuyer, ancien directeur de services d’aide à domicile –