La Coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale (Cnapus) (1), qui dénonce depuis l’été 2010 la mise à mal des missions d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement des personnes sans abri et mal logées, devait, le 27 octobre, se structurer en association. Né d’un mouvement de professionnels lyonnais décidés à faire respecter le principe de « non remise à la rue », le réseau a essaimé à travers le territoire pour protester contre les réductions de crédits du secteur de l’hébergement d’urgence. Il a déjà obtenu de siéger au comité national de la « refondation », qui se réunit tous les mois. En août dernier, son appel à la grève contre les baisses de financement était suivi dans plus de 30 départements.
L’association, qui conserve le même nom, se donne pour objectif « d’agir pour l’application des articles 345-2-2 et 3 du code de l’action sociale et des familles ». Ces derniers, précise-t-elle dans ses statuts, affirment « les principes d’inconditionnalité, d’immédiateté et de continuité de l’hébergement ». Ils « invitent aussi à penser, favoriser et créer des formes d’hébergement et de logement adaptées ». En pleine stratégie du « logement d’abord » et face aux difficultés budgétaires du secteur de l’hébergement, la nouvelle structure se donne une « mission d’observation, de réflexion, de proposition et d’action ». Elle a vocation à « faire valoir son expertise de terrain » par sa participation aux travaux initiés par les pouvoirs publics, par « le biais d’interpellations publiques, par la publication de ses réflexions, l’action en justice et tout autre moyen adapté à son objet ».
La Coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale repose sur un système de responsabilité « tournante », confiée à un ou plusieurs membres d’un réseau local figurant parmi la dizaine de membres de son conseil d’administration. Pour commencer, les représentants du département du Rhône (2), qui assuraient jusqu’ici l’animation de la coordination, devraient poursuivre cette fonction pendant une période de six mois à un an avant de passer le relais à d’autres membres. L’association appelle d’ores et déjà à rejoindre la mobilisation nationale du 10 novembre, lancée à l’initiative du « Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement ». Elle vient par ailleurs de rendre public un appel « à un engagement des candidats à l’élection présidentielle » (3). Elle leur demande de pérenniser les places d’hébergement qui seront ouvertes cette hiver, de respecter les principes d’accueil inconditionnel et de continuité inscrits dans la loi et de s’engager sur les propositions de la campagne de la Fondation Abbé-Pierre (4).
(1)
(2) Maud Bigot, assistante sociale, Céline Michelland, conseillère en économie sociale familiale et Baptiste Meneghin, éducateur spécialisé.
(3) Sur le site