Sur les 41 134 places dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), 12 % sont réservées à l’hébergement d’urgence (hébergement à prise en charge immédiate pour une ou quelques nuits). Cela représente le quart de l’ensemble des places d’hébergement consacrées à l’urgence en France (1). 313 CHRS, soit un tiers d’entre eux, disposent d’une section d’urgence, avec une moyenne de 15 lits. Les publics accueillis n’ont pas les mêmes profils selon qu’ils intègrent des places d’insertion, de stabilisation ou d’urgence : les familles accompagnées d’enfants représentent par exemple 52 % des personnes hébergées en insertion, 36 % en stabilisation et 26 % en urgence.
Pour mieux connaître ces spécificités, la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a étudié le public des places d’hébergement d’urgence des CHRS, une nuit donnée (2). Entre le 3 et le 4 février 2009, 94 % de ces places étaient occupées, en majorité (66 %) par des hommes. Ceux-ci sont plutôt isolés (78 %) qu’en couple (9 %). Quant aux femmes, elles sont seules dans 45 % des cas. Les 15 % de mineurs hébergés accompagnent généralement un (68 %), voire deux adultes (29 %). Seuls 11 % des adultes hébergés dans les sections d’urgence disposent d’un revenu du travail – ce qui est nettement moins fréquent que pour ceux hébergés en insertion ou stabilisation (31 %). Les motifs qui les ont conduits à solliciter le centre sont divers : 7 % ont perdu leur logement (expulsion, rupture de bail, insalubrité, surpeuplement), 50 % ne souhaitent pas se retrouver à la rue après avoir quitter une autre structure d’hébergement, 5 % sont des victimes de violences conjugales, 10 % sont des demandeurs d’asile (les centres d’accueil pour demandeurs d’asile étant saturés), 5 % sortent de prison ou d’institution psychiatrique.
C’est via le 115 que 45 % des adultes ont été orientés vers le CHRS. Les services sociaux sont la deuxième voie d’entrée (20 %), tandis que 14 % des adultes se présentent directement au centre d’hébergement.
(1) Sur les 20 504 places d’urgence, un autre quart se situe dans des établissements non conventionnés à l’aide sociale de l’Etat et la moitié correspond à des nuitées d’hôtel mobilisées par des associations.
(2) « L’hébergement d’urgence en CHRS » – Etudes et résultats n° 777 – Octobre 2011 – Disponible sur