Le 10 octobre, le Conseil d’Etat a tranché : les quelque 200 000 animateurs de colonies de vacances ont droit à un repos quotidien de 11 heures consécutives (1). « Qui pourra encore partir ? », s’alarme le mouvement Familles rurales à l’instar de nombreuses associations organisatrices de séjours. Il s’inquiète des répercussions de cette décision sur le prix et la fréquentation des séjours. Familles rurales évalue à 30 % la hausse des prix entraînée par le recrutement d’animateurs supplémentaires, un surcoût qui « pénalisera les familles ». Par ailleurs, le mouvement estime que cette décision va amplifier les difficultés de recrutement des animateurs en milieu rural.
L’Union syndicale Solidaires Isère, à l’origine de la saisine du Conseil d’Etat, s’est, quant à elle, félicitée de l’octroi de ce repos quotidien, « une première victoire pour les animateurs et pour la reconnaissance de leurs droits ».
« Peut-on laisser croire sérieusement qu’il n’existait aucun dispositif, aucune organisation, depuis plus de 50 ans, au sein des équipes d’encadrement de ces colos, intégrant le repos des animateurs ? Peut-on penser que les militants éducatifs, syndicaux, politiques qui se sont battus dans les années 1950 pour le droit au départ en vacances des enfants des classes populaires étaient de sombres négriers masqués ? », s’insurgent, de leur côté, les CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active). La décision du Conseil d’Etat confirme, selon eux, que le contrat d’engagement éducatif n’est « ni viable, ni satisfaisant ». Moins qu’un aménagement du temps de travail, l’association souhaite qu’un texte législatif reconnaisse un statut du volontariat dans le cadre de l’animation des accueils collectifs de mineurs (2). Il faut, selon elle, arrêter d’opposer les statuts de volontaire et de professionnel « alors qu’ils sont indispensables et complémentaires » et sortir des faux débats.
(2) Une demande déjà formulée par les CEMEA dans le cadre de la Plateforme des accueils collectifs de mineurs après l’arrêt de la Cour de justice européenne du 14 octobre 2010, sur lequel s’est fondé le Conseil d’Etat – Voir ASH n° 2722 du 2-09-11, p. 31.