Olivier est informaticien. Il a besoin d’une canne pour marcher. Employé dans une grande entreprise « qui voulait tellement bien faire », il s’est retrouvé avec un « super bureau », « un super poste de travail, ultra-adapté », mais un poste tellement adapté qu’il ne rentrait pas dans l’open space dans lequel tous les collègues étaient serrés. Olivier s’est retrouvé « super tout seul » aussi, donc.
Une maladresse au travail, comme la dizaine d’autres que met en lumière la BD Y a pas de malaise ! conçue par la Mission handicap de la Société Générale. A l’occasion des éditions 2008 et 2010 du baromètre interne du handicap de l’entreprise, des salariés et des clients handicapés ont apporté leurs témoignages. Ils ont ainsi fourni une matière précieuse pour inspirer les auteurs : Vuillemin, Jul, Matthias Lehmann, Didier Tronchet, Frank Margerin, etc. Des dessinateurs reconnus dans le monde de la bande dessinée, qui ont mis en scène avec humour ce quotidien fait parfois d’humiliations, souvent d’incompréhensions. Le fait que nul n’ose dire aux salariés handicapés quand le travail est mal fait. Les collègues mal à l’aise, ceux qui veulent trop en faire. Les employeurs qui ne veulent pas recruter une personne en fauteuil, ceux qui en cherchent pour remplir les quotas le temps d’un contrôle de l’inspection du travail. Les bâtiments inadaptés. « C’est dur d’avoir fait des études, de passer des diplômes et à l’arrivée de passer à côté d’un travail parce que la porte des toilettes est trop étroite », constate Linda, dans les six pages illustrées par la talentueuse Lisa Mandel. Une lecture qui constitue un bon moyen de combler ce manque de communication, ces décalages permanents, qui peuvent gâcher la vie au bureau.
Y a pas de malaise ! 10 histoires de savoir-vivre au travail entre personnes valides et handicapées – Ed. Steinkis –