Une nouvelle fois, le budget 2012 consacré à l’accueil des demandeurs d’asile (voir ce numéro, page 54) affiche une hausse « en trompe l’œil », déplore France terre d’asile. Si les crédits sont en hausse de 27 %, c’est sans tenir compte des crédits réellement consommés chaque année, supérieurs à ceux votés en loi de finances initiale. « Dans un contexte de hausse continue de la demande d’asile, et comparés aux 410 millions d’euros qui ont été nécessaires en 2010, force est de constater que les 376 millions d’euros prévus pour 2012 apparaissent bien insuffisants », souligne l’association.
Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) vont, en outre, subir de nouvelles coupes : leurs crédits passent de 199 millions d’euros en 2011 à 194 millions d’euros en 2012. Selon l’association, cette diminution devrait se traduire « par la suppression de plus de 400 emplois d’accompagnement en CADA, soit près de 20 % des effectifs ». Quant à l’hébergement d’urgence pour les demandeurs d’asile, il bénéficie d’une « augmentation toute relative » (+ 50,9 millions d’euros) par rapport à la loi de finances initiale 2011. Mais la circulaire du 24 mai 2011 (1), qui réduit sa prestation à de l’hébergement stricto sensu, va également entraîner la disparition de ses postes d’accompagnement, ajoute France terre d’asile.
Au total, l’association regrette que les mesures d’urgence soient privilégiées au détriment des dispositifs pérennes, « moins chers et plus adaptés ». En 2010, moins d’un demandeur d’asile sur trois a pu bénéficier d’une prise en charge en CADA.