Lors de la journée nationale des missions locales, le 4 octobre, l’UNML a décidé de lancer l’Institut Bertrand-Schwartz. Pourquoi ?
Les 450 missions locales, dont nous fêterons les 30 ans en 2012, mènent des actions innovantes. Or elles n’ont jamais pris le temps de les capitaliser ni d’échanger sur leurs bonnes pratiques. Déjà à Tours, lors des journées nationales de 2010, nous avions envisagé de créer un institut permettant de donner de la cohérence et de la cohésion à ces structures à travers des réflexions et des recherches-actions. C’est chose faite avec cette nouvelle instance qui porte le nom de Bertrand Schwartz, ancien délégué interministériel à l’insertion professionnelle et sociale des jeunes en difficulté, aujourd’hui âgé de 92 ans, dont le rapport « Schwartz », publié en 1982, est à l’origine des missions locales.
Qui siège au sein de ce nouvel institut ?
L’idée est qu’il soit un lieu fédérateur, avec un conseil d’administration composé de personnalités de l’UNML, de l’Association nationale des directeurs de mission locale (ANDML), de l’Association professionnelle des animateurs régionaux des missions locales (APAR), de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), des syndicats de la branche et de personnalités qualifiées du monde de l’entreprise. En outre, son conseil scientifique et pédagogique, qui sera présidé par le sociologue François Dubet, comprendra un panel de partenaires travaillant autour de l’insertion professionnelle : les missions locales, des chercheurs et des universitaires, des professionnels du monde du logement social ou des foyers de jeunes travailleurs… L’assemblée générale constitutive aura lieu le 10 novembre.
Est-ce un moyen de pression pour obtenir plus de moyens et de personnels pour les missions locales ?
Non, l’Institut Bertrand-Schwartz n’est pas une arme de guerre. Notre seul objectif est l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Nos principes d’actions – penser cette insertion dans sa complexité et sa globalité, écouter les jeunes, soutenir l’approche territoriale, développer les conditions d’innovation au plus près des jeunes et des territoires – pourront dans un premier temps être mis en œuvre grâce à un financement de 50 000 € de l’UNML, membre fondateur – qui s’est engagée à renouveler cette somme chaque année jusqu’en 2014. L’institut ne proposera pas de formations mais organisera régulièrement des débats interdisciplinaires, interassociatifs et interinstitutionnels, suivis de la publication d’actes. Un « labo » d’innovation valorisera les actions autour de l’accompagnement des jeunes, qu’elles soient l’œuvre de missions locales ou d’autres acteurs. Enfin, l’institut aura une mission d’observatoire.
Quelle est la situation des missions locales ?
Après un premier semestre tendu, avec un bras de fer avec le gouvernement à cause des budgets et d’une convention pluriannuelle d’objectifs qui ne correspondait pas à nos attentes, les relations se sont décrispées grâce à la publication d’une note « édulcorant » la circulaire (voir ce numéro, page 11). Depuis quelques semaines une phase de dialogue avec des groupes de travail pour tout remettre à plat s’est engagée avec l’Etat. Enfin, les budgets annoncés pour l’année prochaine sont équivalents à ceux de l’an dernier, ce qui, dans un contexte de crise, est presque une victoire.
(1) Contact : Claire Fabre – UNML – Tél. 09 74 77 29 84.