Le combat contre la pauvreté du père Joseph Wresinski, fondateur de l’association ATD quart monde, est conté dans le film Joseph l’insoumis, de Caroline Glorion. La réalisatrice, ancienne journaliste, parvient à montrer, sans angélisme, comment l’ecclésiastique a dû lutter pour être accepté dans le bidonville de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), quand il s’y est installé en juillet 1956. Dans des cabanes de bois et de tôle ondulée, vivent quelque 250 familles, dans une extrême pauvreté. Un bidonville qui « réveille douloureusement les souvenirs de [son] enfance », comme le confie le père Joseph, incarné à l’écran par Jacques Weber. Ceux qui l’ont rencontré reconnaîtront le franc-parler, le charisme, la chaleur, et même les bégaiements qui caractérisent le personnage.
Le « rachaï », comme on l’appelle à Noisy-le-Grand, chasse les bénévoles de la soupe populaire, pour que les pauvres apprennent « autre chose que recevoir ». Une décision mal accueillie par certaines familles, qui luttent pour maintenir en vie leur marmaille. Au fil du temps, elles sont conquises par les actions du curé qui, en attendant les autorisations de construction de logements sociaux, fait bâtir une crèche, une bibliothèque, pour éduquer les enfants, et même un salon d’esthétique – pour que les femmes « apprennent à s’aimer ». Au cœur de cette fiction inspirée de faits réels, un jeune garçon, Jacques, qui souhaite marcher dans les pas du futur créateur d’ATD quart monde. Il luttera à ses côtés pour atteindre son objectif : changer la façon d’aborder la lutte contre la grande pauvreté en proposant une alliance entre les très pauvres et les autres citoyens.
Joseph l’insoumis – Caroline Glorion – 1 h 30 – Sur France 3, le mardi 18 octobre à 20 h 50