Ecoliers sans cartable

Ils ont la volonté d’apprendre mais ont du mal à mémoriser, à écrire ou même à se déplacer, si bien qu’ils n’ont pas forcément accès au milieu scolaire. 5 000 enfants sont privés d’école en France. Une poignée d’entre eux, en région parisienne, ont la possibilité de faire appel à Votre école chez vous (VECV), une association qui envoie des enseignants au domicile d’enfants victimes d’un accident ou atteints d’un handicap. A des pathologies exceptionnelles seule peut répondre une pratique scolaire exceptionnelle. Du « cousu main », et surtout pas de l’enseignement au rabais. Ni soutien scolaire, ni cours de rattrapage, VECV est semblable à une école ordinaire, avec une différence notable : en rencontrant l’élève chez lui, les professeurs partagent aussi sa vie et celle de sa famille et s’adaptent au rythme de l’enfant. Le photographe Bernard Sidler s’est intéressé à ces écoliers et à ces enseignants particuliers. Ses portraits permettent d’embrasser le travail de VECV, mais expliquent aussi le cas de chaque enfant et exposent les motifs des enseignants pour travailler dans une telle école. Bernard Sidler a photographié 11 enfants et adolescents pendant les cours – « j’ai voulu les montrer tels qu’ils étaient, attentifs, concentrés, heureux d’apprendre » –, puis à nouveau après leur temps de travail, lors d’une activité ludique – « j’ai saisi des moments de leur vie d’enfant ». Il s’est rendu chez Alexandre L., 17 ans, qui souffre d’une phobie scolaire, chez Louis C., 12 ? ans, qui a des problèmes d’ordre neurologique et n’arrive pas à écrire sur un cahier, ou encore chez Ambroise F., atteint de troubles mentaux et d’une déficience visuelle. Après les cours, ils aiment jouer aux fléchettes, pianoter sur un clavier, construire des maquettes en Lego ou faire du théâtre. Bref, ils sont des enfants comme les autres.