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Les personnes handicapées mentales oubliées des MDPH ?

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Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ont encore des progrès à faire pour répondre aux besoins des personnes handicapées mentales. C’est ce qui ressort d’une enquête (1) menée par l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) auprès de ses représentants siégeant au sein des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handi­capées (CDAPH) (ex-Cotorep) (2). Si ces derniers ont « une vision plutôt positive de l’instance dans laquelle ils siègent », leurs réponses témoignent de dysfonctionnements. Premier motif d’insatisfaction : les délais de traitement d’une demande d’aide (prestation de compensation du handicap [PCH] ou allocation aux adultes handicapés) dépassent souvent les quatre mois réglementaires. L’enquête révèle aussi que les demandes de PCH émanant de personnes handicapées mentales sont faibles (pour 47 % des répondants, elles sont occasionnelles) alors que le handicap mental génère souvent d’importants besoins en aide humaine auxquels cette prestation a vocation à répondre.

Par ailleurs, 40 % des répondants estiment « moyen » le niveau d’information fourni à la CDAPH par l’équipe pluridisciplinaire et déplorent le manque de réactualisation des informations. L’Unapei note aussi que la question, pourtant « essentielle », de l’existence d’une protection juridique n’est pas systématiquement posée (seuls deux tiers des représentants indiquent qu’elle l’est).

Bien qu’obligatoire, le projet de vie dans lequel la personne exprime ses attentes (sur le plan social, professionnel, des loisirs…) n’est pas toujours réalisé, ou, quand il l’est, les membres de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées n’y ont pas forcément accès. Quant au plan personnalisé de compensation, il va rarement au-delà des demandes exprimées dans le projet de vie, ce que déplore l’Unapei : « Aborder la question des droits et prestations non pas sous l’angle de la réponse à fournir aux demandes effectivement formulées mais globalement, comme le veut la loi, correspond à un changement de culture profond [qui n’est] qu’en partie opéré à ce jour. »

Des critiques s’expriment à l’encontre des équipes pluridisciplinaires : 43 % des répondants estiment en effet que leurs connaissances sont « moyennes », voire insuffisantes. « De nombreuses équipes pluridisciplinaires manqueraient de connaissances techniques spécifiques à chaque handicap, commente l’union. Des différences de niveau de connaissances d’une équipe à une autre au sein d’une même MDPH ont également été soulignées. » Cela explique sans doute le fait que certains besoins spécifiques aux personnes handicapées mentales (les besoins de stimulation ou le besoin de surveillance notamment) sont peu pris en compte, comme en témoigne cette enquête.

Notes

(1) 66 questionnaires ont été remplis, représentant 50 départements.

(2) Placées au sein des MDPH, elle se prononce sur l’orientation de la personne.

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