A la veille de ses journées nationales sur le thème de la performance (1), le Syndicat des cadres de direction, médecins, dentistes et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés (Syncass)-CFDT dénonce « un management public en décalage avec les réalités ». Premier sujet de préoccupation : les choix budgétaires des pouvoirs publics qui conduisent à la baisse des tarifs et au blocage des crédits. Résultat, les établissements peinent à faire face à leurs obligations accrues en matière de prise en charge et d’exigences de sécurité, alors que les ressources ne prennent pas en compte toutes les charges qui en résultent. « Dans le secteur médico-social s’appliquent les mêmes règles que dans le secteur sanitaire : on ne part plus de l’état des dépenses mais de l’état des recettes pour fixer le budget d’un établissement », dénonce Agnès Klein, secrétaire générale adjointe du Syncass-CFDT. Ainsi, la convergence tarifaire à l’œuvre dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes a comme effet pervers de pousser les directeurs à « sélectionner les résidents dont les besoins sont compatibles avec le budget de l’établissement », déplore Michel Rosenblatt, secrétaire général du syndicat. Même constat pour les services de soins infirmiers à domicile, dont la réforme de la tarification en préparation (2) conduirait par exemple, dans le Val-de-Marne, à une diminution de crédits pour les trois quarts des services, selon Agnès Klein. Dans ce contexte, le Syncass demande « une tarification responsable, pleinement respectueuse du rapport entre les tarifs et les coûts ».
Autre point noir : l’impact de la loi « hôpital, santé, patients et territoires » (HPST), notamment sur le secteur du handicap. Dans les agences régionales de santé (ARS), les directeurs d’établissements ont peu d’interlocuteurs et leurs questions restent souvent sans réponses, constate le syndicat. Par ailleurs, le secteur du handicap est sous-représenté dans les conférences de territoire. Enfin, la réforme des modalités de planification « a paralysé le secteur » : les restructurations prévues avant la loi « HPST » ont souvent été gelées et les nouveaux projets souffrent du manque d’indications sur les contours des futurs appels à projets.
Dans ce contexte, les relations des directeurs d’établissements avec les directeurs des ARS sont particulièrement tendues. Le Syncass-CFDT réclame donc la création de la structure de concertation, promise par la direction générale de l’organisation des soins ces dernières semaines, qui doit regrouper les directeurs généraux des ARS et les organisations syndicales pour faire évoluer leurs relations.
(1) Les 6 et 7 octobre, à Paris –