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« Il n’y a pas eu de casse sociale », selon le directeur général d’Adoma

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« Il était impératif que le redressement pérennise nos missions d’intérêt général. » Huit mois après sa prise de fonction, le directeur général d’Adoma, Bruno Arbouet a, le 26 septembre, dressé un premier bilan positif du plan de restructuration engagé en mars dernier par la société d’économie mixte, acteur majeur du logement des plus démunis. Une opération sur trois ans décidée par l’Etat (actionnaire à 57 %), la Société nationale immobilière (SNI) (actionnaire à 28 %) et les partenaires sociaux d’Action logement pour dégager les 200 millions d’euros d’économies jugés nécessaires par la mission interministérielle d’inspection du logement social et différents audits (1).

Au programme de cette cure d’austérité, la suppression de 250 postes (10 % des effectifs) grâce à des départs volontaires ou des congés de fin de carrière, la réduction des frais de fonctionnement, la diminution du nombre des agences et des directions territoriales et la cession à des bailleurs sociaux de 1 700 logements locatifs traditionnels, considérés comme ne faisant pas partie du « cœur du métier » d’Adoma. D’où les nombreuses craintes que les missions sociales de l’entreprise ne soit sacrifiées sur l’autel de la rigueur.

Bruno Arbouet se veut aujourd’hui rassurant : « Il n’y a pas eu de casse sociale. Nous avons reçu 500 demandes de départs volontaires pour 250. En 2011, le résultat net sera de nouveau excédentaire. Nous avons donc pu appliquer des mesures de redressement dans le cadre d’un dialogue social constructif et compatibles avec les missions très sociales de nos structures. » La société d’économie mixte a engagé un plan d’investissement de un milliard d’euros sur dix ans pour réhabiliter un tiers de son parc (20 000 logements) et pour lancer de nouveaux chantiers. Pour s’adapter au vieillissement des travailleurs migrants (25 000 de ses 70 000 clients ont plus de 65 ans), elle souhaite mobiliser les réseaux d’aide à domicile. Elle compte aussi, selon son directeur, répondre à la demande des jeunes en développant des partenariats avec les bailleurs sociaux pour favoriser la fluidité des parcours résidentiels.

Les syndicats sont, eux, plus circonspects. « Si nos missions ont été pérennisées, nous restons inquiets sur les conséquences de la réorganisation de l’entreprise quand elle sera arrivée à son terme, explique Mamar Chabi, coordinateur de l’intersyndicale de l’entreprise. Comment allons nous faire pour maintenir à flot le service avec 250 départs, dont une cinquantaine de travailleurs sociaux ? Nous avons demandé au CHSCT [comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail] de se saisir des conséquences de cette réduction d’emploi sur l’organisation et les conditions de travail. De plus, les nouvelles directives ministérielles sur la réduction du taux d’encadrement dans les CADA [centres d’accueil pour demandeurs d’asile], conjuguées aux demandes de départ volontaire, vont entraîner 51 nouvelles suppressions de poste dans le domaine de l’asile. » Un sujet encore à l’étude, nuance la direction d’Adoma.

Autre inquiétude : il n’est pas exclu que la SNI, qui a abondé le fonds de roulement de l’entreprise, devienne actionnaire majoritaire au terme du plan de redressement. « La dilution de nos activités est à craindre », commente Mamar Chabi.

Notes

(1) Voir ASH n° 2703 du 1-04-11, p. 27.

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