Recevoir la newsletter

LIVRE

Article réservé aux abonnés

CINQ SEMAINES EN « GALÈRE ». Un sac à dos abîmé sur l’épaule gauche, un autre en bandoulière sur l’épaule droite, un sac en plastique suspendu à la main gauche, un sac poubelle noir à la main droite. Il n’a fallu à Ibrahim que huit jours à la rue pour avoir l’allure d’un SDF. « Si j’avais la saleté en plus, mon apparence aurait été celle d’un clochard », précise-t-il. Sa préoccupation quotidienne : trouver un endroit pour faire sa toilette et laver ses vêtements. Durant un mois, Ibrahim Alabi Oridota a rejoint la cohorte des 100 000 hommes et femmes qui, chaque nuit, n’ont pas de toit pour dormir. A Paris, après une nuit de garde à vue à la suite d’une dispute avec son épouse, il est sommé par le substitut du procureur de Paris de ne pas rentrer chez lui entre le 3 mars et le 8 avril 2010. Son plan de survie durant cette période ? Aucun. Toutes ses décisions seront prises au coup par coup, au fil de ses rencontres. Avec Pierre, propriétaire d’une maison-taudis en Haute-Vienne, ruiné et sans abri à Paris ; avec Abdel-Karim, enfant de la DDASS, « programmé pour la rue »; ou encore avec Naïma, beauté rongée par la drogue. Ses nouveaux amis lui serviront de guides pour « survivre » dans la rue. Ibrahim Alabi raconte ses pérégrinations entre le 115, un hôtel de fortune où il s’octroie des nuits, l’hôpital Bichat, le complexe sportif où il a trouvé un refuge illicite, et ses journées passées dans les McDonald’s. Il ne réussit à garder l’ordinateur qu’il avait conservé qu’une quinzaine de jours avant de se faire dévaliser pendant une sieste. Ereinté par cette mésaventure, il se décide à quitter la capitale pour aller retaper le taudis de Pierre sous lequel il pourra s’abriter. C’est en Haute-Vienne qu’il découvre le centre d’hébergement de Saint-Junien. Il passera ses dernières semaines de sans-abri dans cet établissement qu’il présente comme un laboratoire d’expérimentation salvateur.

Journal intime d’une expérience traumatisante mais enrichissante, ce livre qu’Ibrahim Alabi décrit comme « une anthropologie plus culturelle que sociale » a le défaut d’être trop détaillé (il fait plus de 500 pages), mais aussi le mérite de raconter, très concrètement, au fil de chapitres courts, ce que l’on peut ressentir, au jour le jour, « dans la peau d’un SDF ».

A Paris, dans la peau d’un SDF – Ibrahim Alabi Oridota – Ed. Publibook (www.publibook.com) – 28,75 €

Culture

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur