La démarche, annoncée en février dernier, est désormais lancée : la Fondation Abbé-Pierre a officiellement déclenché sa « mobilisation générale pour le logement » (1) afin d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur cet enjeu de société qui dépasse la seule question du mal-logement. « Parce qu’il est une priorité pour les Français, le logement doit devenir une priorité pour leurs représentants politiques », argumente-t-elle en préambule d’une plateforme qui devrait être distribuée, à partir du 3 octobre, auprès de 350 000 personnes (2).
Nourri des précédents rapports de la fondation, ce texte (3) propose quatre engagements pour une réforme majeure : une production de logements accessibles adaptée aux besoins, la régulation des marchés et la maîtrise du coût du logement, l’instauration d’une forme de « protection sociale de l’habitat » (éradication de l’habitat indigne, accès au logement des personnes en difficulté, prévention des expulsions, moyens pour l’hébergement et l’accompagnement…) et la construction d’une « ville équitable et durable » (par la mixité et la correction des inégalités entre les territoires). Objectif : soumettre au débat et enrichir cette plateforme avec les associations, les syndicats, les acteurs du logement, les experts ou encore les collectivités locales, afin d’élaborer un « contrat social pour le logement » qui sera soumis aux principaux candidats à l’élection présidentielle le 1er février.
Entre-temps, une série d’événements médiatiques auront ponctué la campagne de mobilisation. « Nous avons été invités aux universités d’été du PS, d’Europe écologie-Les Verts et du Modem pour parler de la crise du logement, indique Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre. On sent donc une sensibilité à la question, mais ce qu’on ne mesure pas, c’est si elle fera partie des trois ou quatre thèmes majeurs de la campagne. » D’autant que la crise budgétaire mobilise largement les débats. « S’il peut y avoir des convergences, les clivages porteront sur l’interventionnisme ou pas de l’Etat », ajoute-t-il.
La majorité, elle, a « approché » la fondation sur le sujet. Force pourtant est de constater que cette dernière a, jusqu’ici, élaboré ses propositions en contrepoint de la politique actuelle du gouvernement.
(1) A laquelle s’associe le mouvement Emmaüs.
(2) Via les quotidiens 20 minutes, Métro et Direct matin.
(3) Disp. sur