Les conseillères et conseillers en économie sociale et familiale (CESF) – des femmes, très majoritairement – constituent la catégorie la moins fournie des travailleurs sociaux de niveau postbaccalauréat. En 2011, ils seraient un peu plus de 10 000, soit deux fois moins que les éducateurs de jeunes enfants, quatre fois moins que les assistants de service social et six fois moins que les éducateurs spécialisés. Les CESF sont aussi relativement moins connus que leurs collègues. D’où l’intérêt de cette nouvelle édition – substantiellement revue – de l’ouvrage très complet consacré à ces professionnels par les sociologues François Aballéa, Florence Brunet et Pauline Kertudo. Retraçant les évolutions du métier de conseiller, depuis la création du diplôme d’Etat en 1973 jusqu’à sa refonte en 2009, les auteurs sont notamment conduits à interroger l’identité des CESF au regard de l’homogénéisation croissante des profils des professionnels du social. Entre, d’une part, le renforcement du tronc commun et des passerelles entre formations de niveau 3 et, d’autre part, l’accentuation des logiques institutionnelles qui tendent à unifier les cadres d’emploi des travailleurs sociaux, les CESF ont-ils des atouts pour défendre leur singularité ? Les sociologues en sont persuadés. Au vu de la précarisation grandissante de la population comme de la capacité de ces travailleurs sociaux à diversifier leurs secteurs d’intervention, la profession leur semble avoir de beaux jours devant elle.
Le métier de conseiller(ère) en économie sociale et familiale. Professionnalité et enjeux – François Aballéa, Florence Brunet et Pauline Kertudo – Ed. La Découverte – 17 €