« Sans une réforme rapide, le Programme européen d’aide aux plus démunis [PEAD] est condamné », s’alarment les Restos du cœur. Créé en 1986, ce programme met à disposition des Etats membres des matières premières agricoles issues des stocks d’intervention de la politique agricole commune (PAC). Or la Commission européenne a annoncé le 20 juin une baisse drastique de l’allocation au PEAD – qui passe de 500 à 113 millions d’euros pour 2012 – à la suite d’un arrêt de la Cour de justice européenne (1). Pour les Restos du Cœur, cette décision risque d’engendrer « une catastrophe humanitaire en 2012 et 2013 ». En France, le programme s’élève à 72 millions d’euros et aide près de 4 millions de personnes à se nourrir par l’intermédiaire des Banques alimentaires, de la Croix-Rouge française, du Secours populaire français et des Restos du cœur. Ces derniers craignent même que l’aide alimentaire européenne disparaisse « si l’Union européenne ne rallonge pas un budget drastiquement réduit ». C’est en effet le 20 septembre que le Conseil des ministres européens de l’agriculture doit se réunir afin de trouver une solution permettant de compenser la perte de financement pour 2012 et 2013. En juillet dernier, la commission des affaires européennes du Sénat et les députés européens avaient, de leur côté, exhorté l’Union européenne à poursuivre le PEAD en conservant le plafond de 500 millions d’euros (2).
Les quatre associations françaises espèrent que les ministres européens voteront un dispositif transitoire pour 2012-2013, « ce qui laissera le temps d’imaginer un PEAD “nouvelle version” pour les années suivantes ».