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15 millions d’euros pour le programme d’actions contre le suicide 2011-2014

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Avec près de 200 000 tentatives et environ 10 500 décès par an, le suicide constitue la première cause de mortalité chez les 25-34 ans et la deuxième chez les 15-24 ans, juste après les accidents de la route. A l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide du 10 septembre, le gouvernement a lancé un nouveau programme national d’actions pour la période 2011-2014 (1). Doté d’un budget de 15 millions d’euros, le programme comporte 49 mesures regroupées en six axes : développement de la prévention ; amélioration de la prise en charge des personnes en risque suicidaire et de leur entourage ; information et communication autour de la santé mentale et de la prévention du suicide ; formation des professionnels ; développement des études et de la recherche ; animation du programme au niveau local.

Les publics isolés et en détresse psychologique

Les actions de prévention ne visent pas seulement à empêcher le geste suicidaire mais, plus en amont, à limiter et à mieux prendre en charge la souffrance psychique des individus, est-il indiqué. Tout en s’adressant à l’ensemble de la population, le programme tient compte des différentes périodes de la vie (adolescence, vieillesse…), des milieux d’activité et du handicap. Plusieurs mesures visent à prévenir l’isolement social et la détresse psychique de certains publics. Ainsi, le développement des groupes d’entraide mutuelle, dont le nouveau cahier des charges a récemment été publié (2), doit contribuer à rompre l’isolement, à restaurer et maintenir les liens sociaux et à redonner confiance en soi aux personnes atteintes de handicap psychique. En lien avec le plan « surdité » 2010-2012, le programme prévoit par ailleurs de faciliter l’accès des personnes sourdes et malentendantes aux « ressources compétentes locales en matière de soutien psychologique » et d’organiser le lien entre les programmes d’intervention précoce, les lieux de vie et la scolarisation (3). Les jeunes homosexuels, les personnes âgées et les agriculteurs font également l’objet de mesures ciblées.

Le deuxième axe du programme consiste dans l’amélioration de la prise en charge des personnes en risque ou en crise suicidaire, en agissant notamment sur la dépression chez l’adolescent. Il est également prévu de développer des structures dédiées à la prise en charge des personnes ayant fait une tentative de suicide en s’appuyant sur les services de psychiatrie. Le repérage et la prise en charge de la souffrance liée au travail devrait également être intensifiée. Le programme fixe aussi comme objectif de prévenir les ruptures de prise en charge des patients en situation de précarité.

La prévention en institution et la formation des professionnels

Les établissements médico-sociaux sont appelés à intégrer la question de la prévention du suicide dans le projet d’établissement en s’appuyant sur les recommandations de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (4). Cette prise en compte doit contribuer à améliorer l’information et la formation des professionnels, à préciser les procédures de suivi et d’accompagnement en cas de repérage d’une personne en crise suicidaire, de réduire l’accès aux moyens létaux par des mesures organisationnelles (stockage des médicaments…) ou architecturales (sécurisation de l’ouverture des fenêtres…). Par ailleurs, un outil de gestion de crise et de postvention va être élaboré à destination des professionnels des établissements médico-sociaux et des services à domicile. Le programme entend par ailleurs renforcer la collaboration des intervenants en milieu carcéral en s’appuyant sur le plan d’actions stratégiques 2010-2014 pour la prise en charge sanitaire des détenus (5). D’autres mesures visent à renforcer la formation des professionnels en contact avec les enfants et les adolescents, notamment ceux du secteur social et de l’Education nationale.

La recherche et le suivi

Le programme comporte plusieurs mesures visant à améliorer la connaissance du phénomène suicidaire en améliorant le recueil et l’analyse des données, notamment en milieu carcéral. L’une d’elles consiste à évaluer la faisabilité de l’utilisation des dossiers médicaux des personnes détenues à des fins épidémiologiques, ce qui implique l’enregistrement des tentatives de suicide lors des passages en unités de consultations et de soins ambulatoires et une consultation systématique dans ces unités pour tout détenu ayant fait une telle tentative.

Enfin, les agences régionales de santé sont chargées d’assurer la coordination des acteurs pour la mise en œuvre d’actions de prévention du suicide adaptées aux spécificités régionales.

Notes

(1) Programme disponible sur www.sante.gouv.fr

(2) Voir ASH n° 2722 du 2-09-11, p. 11.

(3) Une enquête mettant en évidence la souffrance psychique des personnes sourdes a été rendue publique en mai dernier – Voir ASH n° 2710 du 20-05-11, p. 23.

(4) Sur la recommandation relative au projet d’établissement, voir ASH n° 2662 du 4-06-10, p. 12.

(5) Voir ASH n° 2681 du 5-11-10, p. 15.

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