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Un « heureux » événement

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Enceinte à 19 ans, Sarah, l’héroïne fragile du film « La Brindille » d’Emmanuelle Millet, fait un déni de grossesse, puis décide d’accoucher sous X. Un choix qui se révèle douloureux.

Pas maintenant. Devenir maman à 19 ans quand on n’a ni petit ami ni travail, ce n’est pas le bon moment. En tout cas, pas pour Sarah (interprétée par Christa Theret), qui découvre tardivement cet « heureux » événement. Durant son stage dans un musée, elle fait un malaise. Un examen sanguin lui révèle qu’elle est enceinte de six mois. Trop tard pour avorter. Le phénomène du déni, qui relève du psychisme, a des répercussions sur les symptômes de la grossesse : jusqu’au bout ou presque, la silhouette de Sarah reste filiforme. Lorsque la jeune fille apprend la nouvelle, elle ne se confie à personne, mais quitte son foyer de jeunes travailleurs, à Marseille, pour un centre maternel. Sarah est déterminée, elle veut être libre, voyager, réussir ses études : son bébé naîtra sous X. La Brindille jette ses échographies à la poubelle, n’entreprend aucune démarche administrative, refuse de parler à sa mère ou à ses amis de sa condition, ne prend pas de cours de préparation à l’accouchement et tarde à préparer un trousseau pour la maternité. « Ce petit va naître même si ça ne te plaît pas ! », s’énerve la directrice du centre maternel, qui tentera en vain de l’orienter vers des travailleurs sociaux ou une psychologue. Du personnage de Sarah se dégage une fragilité, une douceur mélancolique, et l’on devine un monde intérieur secret et torturé. Laisser son enfant ne sera finalement pas si facile pour l’adolescente. Dans cette fiction, il ne s’agit ni de jeter la pierre à une jeune femme qui abandonne son enfant, ni de la défendre, mais de s’interroger sur cet acte peu courant qui dérange. Emmanuelle Millet, la réalisatrice de ce long métrage, est investie dans le secteur social depuis une vingtaine d’années : après des études de relations internationales, elle travaille à Médecins du monde puis à Handicap international, avant de rejoindre le Secours populaire, où elle monte des projets culturels pour les publics précaires. Son premier court métrage, sur les violences conjugales, montrait un bébé dans le ventre de sa mère, victime tout autant qu’elle des coups portés par le conjoint.

La Brindille – Emmanuelle Millet –1 h 21 – En salles le 21 septembre

Culture

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