Il est rare de voir, sur les écrans, des pédophiles qui témoignent, qui plus est à visage découvert. Dans un documentaire inédit, La Chaîne parlementaire (LCP) est allée à leur rencontre, qu’ils soient pédophiles exclusifs – c’est-à-dire « amoureux » d’un enfant en particulier –, abstinents – attirés par les corps prépubères sans jamais être passés à l’acte – ou sortants de prison après avoir commis un crime envers les enfants. Les psychiatres interrogés les classent en trois profils : les inhibés, qui tentent de lutter contre cette sexualité ; les égocentriques, qui savent que ce n’est pas bien mais endorment leur conscience quand ils passent à l’acte ; et les cyniques – les véritables prédateurs –, qui n’ont pas envie de se priver de la sexualité qui les intéresse. Certains sont également attirés par les femmes, d’autres sont dégoûtés par les corps formés. Leur point commun ? Ils ont été eux-mêmes victimes d’attouchements ou de viols dans leur enfance. C’est tout cela que l’on apprend dans Pédophilie : de la pulsion à l’interdit. Patrick ne s’explique pas pourquoi il a agressé ses nièces. Après dix années de prison, par peur de récidiver, il évite encore tous les lieux publics où il risque de croiser des enfants. Comme d’autres témoins, il regrette le manque de soins en prison et demande à être pris en charge. Le documentaire souligne la difficulté à trouver des réponses médicales adaptées. Punir ? Soigner ? Les pédophiles, monstres ou malades ? Même si les témoignages restent choquants, le point de vue des agresseurs ne manque pas d’intérêt. La démarche de l’association L’Ange bleu, qui permet à des pédophiles de dialoguer avec d’anciennes victimes, se révèle en outre étonnante mais finalement convaincante.
Pédophilie : de la pulsion à l’interdit – Xavier Deleu – 52 min – Sur LCP, le 18 septembre à 15 h, le 30 à 21 h, le 4 octobre à 19 h 30, le 7 à 0 h 30 et le 9 à 22 h 30