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LE DEUIL DE L’ENFANT RÊVÉ. Comment devient-on parents d’un enfant déficient intellectuel ? Pour étudier cet apprentissage spécifique de la profession de parent, Jean-Yves Richier, éducateur spécialisé et responsable de formation, a rencontré 30 familles. Pour les unes, la déficience visible de leur enfant (de type trisomie 21) a été connue dès la naissance ; chez les autres, la découverte des difficultés s’est faite progressivement, aucun diagnostic n’ayant été initialement posé. Dans le premier cas, quand l’altérité est installée d’emblée au sein de la famille, les parents entrent plus rapidement dans une période d’acceptation et d’élaboration de nouveaux modes de relations sociales. Ainsi se mettent-ils à négocier avec les institutions ordinaires, notamment pour une intégration scolaire de leur enfant, et se situent-ils comme experts d’une problématique qu’ils ont appris à décrypter. En revanche, lorsque le deuil de l’enfant rêvé ne peut s’amorcer car la déficience ne se dévoile qu’au fil du temps, une grande incertitude envahit les parents et leur positionnement est des plus complexes. Au-delà de leurs différences de cheminement, cependant, l’ensemble des familles se retrouvent autour d’une même croyance : celle en « une normalité sociale possible » pour leur enfant, note Jean-Yves Richier, qui souligne la capacité des intéressées à « dépasser leurs propres désespérances » pour construire un monde vivable avec leur enfant déficient.

Croire à la normalité. Les représentations sociales des parents de l’enfant déficient intellectuel – Jean-Yves Richier – Ed. Presses universitaires de Grenoble – 18,90 €

Culture

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