TÉLÉVISION

DIALOGUES AVEC DES TOUT-PETITS. A plus de trente ans, la Maison verte, à Paris, continue de fonctionner comme au premier jour (1). Fondée en 1979 par Françoise Dolto, elle est ouverte aux enfants de moins de 4 ans accompagnés de leurs parents qui rencontrent des problèmes de parentalité. Ils y viennent anonymement, sans rendez-vous et sans dossier, pour rencontrer les intervenants – une équipe mixte de 15 psychanalystes qui se relaient chaque jour de la semaine –, d’autres parents et d’autres enfants. « Les parents viennent ici parce que l’enfant ne dort pas, ne mange pas, et pour être rassurés », explique une intervenante. Ne pas culpabiliser, c’est en effet ce qu’a appris Lucile à la Maison verte, grâce à laquelle sa fille est passée en douceur de la cellule familiale à la socialisation en maternelle. Comment ce lieu fonctionne-t-il ? C’est ce qu’a voulu savoir le réalisateur Jean-Michel Carré, qui y a posé sa caméra pour filmer Grandir à petits pas. On y voit des enfants interagir dans un espace convivial qui favorise les échanges sociaux, accompagne leur prise d’autonomie et pose à travers des règles simples des limites qui les introduisent à la vie sociale. La Maison verte est aussi là pour prévenir les troubles relationnels précoces. En effet, lors des étapes du développement de l’enfant que sont l’allaitement, le sevrage, la marche ou les premières séparations, des troubles fonctionnels ou relationnels peuvent se manifester. A cette époque de la vie, même si le tout-petit ne parle pas, il n’en est pas moins dans le langage – qui s’exprime à cet âge la plupart du temps par des manifestations corporelles. C’est pourquoi le reportage montre des adultes qui s’adressent à des enfants comme à des êtres à part entière. « On dit les choses avec des mots simples et l’enfant devient un interlocuteur comme un autre », commente un psychanalyste. Pour enrichir le documentaire, de nombreuses images d’archives mettent en scène la fondatrice de ce lieu unique et subversif.