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PAUVRES PARENTS. En 2004, le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC) a mis en évidence l’importance de la pauvreté chez les enfants. Ce sont les formes plurielles des situations familiales précaires et leurs incidences sur la façon dont les parents peuvent assumer leurs fonctions que s’emploient à cerner les multiples contributions publiées sous la direction de Chantal Zaouche Gaudron, professeure en psychologie du développement. « De la stigmatisation des pauvres à l’aide à la parentalité »: la sociologue Mélina Eloi résume ainsi les changements intervenus au cours des cinq dernières décennies dans les réponses institutionnelles aux familles soumises à la précarité. Après une époque – les années 1960-1970 ? – où le travail social articulait largement l’idée de pauvreté avec celle d’incapacité parentale, ce qui justifiait le placement, les pratiques sont désormais axées sur le maintien ou le retour de l’enfant dans son milieu naturel. Néanmoins, si la pauvreté n’est plus une raison acceptable de séparation parents-enfants, « la “cible” des services sociaux n’a guère bougé en cinquante ans », fait remarquer Mélina Eloi : dans l’écrasante majorité des cas, les placements concernent des familles dont les conditions d’existence sont des plus précaires. De l’autre côté du miroir, dans les familles d’accueil, la question financière est aussi une question taboue chez les différents intervenants, développe Séverine Euillet, maître de conférences en sciences de l’éducation. Ce qui n’empêche évidemment pas l’argent d’être « présent et actif dans les relations de façon insidieuse », précise l’universitaire. La rémunération des assistantes familiales est, notamment, très mal comprise par les familles pauvres, note-t-elle : « Si elles-mêmes avaient bénéficié de ces moyens pour élever leurs enfants, l’accueil aurait pu être évité. » Quant à l’enfant qui sait ou apprend que son hébergement vaut paiement, il peut se demander si ses accueillants l’aiment vraiment.

Précarités et éducation familiale – Sous la direction de Chantal Zaouche Gaudron – Ed. érès – 30 €

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