Prestation de compensation du handicap (PCH) ou allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) ? Le choix de l’une ou l’autre prestation est fortement lié au type de déficience, mais aussi à la nature et à l’importance des besoins d’aide. C’est ce que montre la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), qui a mené, entre octobre 2009 et mars 2010, une enquête auprès d’un échantillon de bénéficiaires vivant à domicile (1). L’objectif était de mieux connaître leurs caractéristiques sociodémographiques, leurs types de handicap et leurs besoins, mais aussi d’éclairer les motifs qui les conduisent à demander une PCH, mise en place depuis le 1er janvier 2006 (2), ou à lui préférer encore l’ACTP, vouée à disparaître à son profit.
Au 31 décembre 2008, 66 850 adultes de moins de 60 ans vivant à domicile ont ouvert des droits à l’ACTP et 63 750 à la PCH. Quant ils optent pour cette dernière, ce choix est alors définitif. Si les allocataires de l’ACTP et ceux de la PCH souffrent respectivement à 37 % et 42 % d’une déficience motrice, les premiers comptent plus de déficients intellectuels (18 %) et visuels (15 %) et les seconds davantage de personnes ayant une déficience auditive ou langagière (18 %).
Les bénéficiaires de la PCH ont des besoins relativement élevés aussi bien en aides humaines (74 % s’en servent pour rémunérer une personne) qu’en aides techniques (prothèses auditives, sièges de salle de bain, fauteuils roulants), en aménagement de logement, en surcoûts liés aux transports ou en aménagement de leur véhicule.
L’ACTP, elle, ne couvre que l’aide humaine. Elle est principalement utilisée pour dédommager un proche qui vient aider la personne handicapée à son domicile (39 % des allocataires) ou pour rémunérer un professionnel (23 %).
L’une et l’autre sont-elles jugées satisfaisantes ? Oui, puisque ils sont 80 % à affirmer qu’elles ont amélioré leurs activités de la vie quotidienne et 53 % qu’elles leur ont permis de financer certaines activités. En outre, 62 % des bénéficiaires estiment que la prestation pour laquelle ils ont opté est la mieux adaptée pour financer leurs besoins.
Plus globalement, la DREES note, parmi les allocataires ayant demandé la PCH, la présence un peu plus importante de femmes et de personnes vivant seules que parmi ceux ayant conservé l’ACTP. A l’inverse, les personnes vivant avec leurs parents et en emploi y sont moins nombreux. Il apparaît également que les plus jeunes ont tendance à opter pour la PCH alors que les plus de 50 ans conservent l’ACTP. De plus, les personnes entrées depuis peu dans le dispositif choisissent davantage la PCH.
Un bémol toutefois à la satisfaction des allocataires de l’ACTP : alors même qu’il serait plus intéressant pour ceux ne pouvant bénéficier de cette allocation à taux plein mais ayant de forts besoins d’aide humaine de basculer vers la PCH, ils ne sont que 24 % à sauter le pas. Raison invoquée par l’étude : le manque d’information. Moins d’un tiers des allocataires de l’ACTP affirment connaître la PCH.
(1) « Les bénéficiaires de l’allocation compensatrice pour tierce personne et de la prestation de compensation du handicap : deux populations bien différentes » – Etudes et résultats n° 772 – DREES – Août 2011 – Disponible sur
(2) Par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.