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La crise a eu des répercussions plus importantes sur les ménages les plus modestes, selon l’INSEE

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Environ 8,2 millions de personnes vivaient en 2009 en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 954 € par mois. Pour la moitié d’entre elles, le revenu disponible n’atteignait même pas 773 €. Le taux de pauvreté monétaire – seuil calculé sur la base de 60 % du niveau de vie médian – a ainsi augmenté de 0,5 point entre 2008 (1) et 2009, passant de 13 % à 13,5 % de la population, selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) (2), particulièrement intéressante car portant sur la première année pleine où ont été ressentis les effets de la crise économique (3).

Si le niveau de vie médian de la population, établi à 1 590 € par mois (19 080 € annuels), a progressé de 0,4 % par rapport à 2008, le niveau de vie des 10 % de personnes les plus modestes (qui vivent avec moins de 10 410 € par an) a en revanche baissé de 1,1 % (4). « Par rapport au seuil de pauvreté, les personnes pauvres disposent d’un niveau de vie plus faible qu’en 2008. En effet, l’intensité de la pauvreté, qui mesure l’écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté, passe de 18,5 % à 19 % », relèvent les auteurs.

La hausse du chômage liée à la crise a entraîné une augmentation du nombre de personnes pauvres au sein de la population active d’au moins 18 ans : 2,8 millions de personnes, soit 10,1 % de la population active, sont concernés, contre 9,5 % en 2008. Parmi les personnes occupant un emploi, ce sont les non-salariés qui sont le plus touchés : leur taux de pauvreté est passé de 15,3 % à 16,9 % entre 2008 et 2009, du fait d’une plus grande sensibilité de leurs revenus à la conjoncture économique.

La crise a également modifié la structure des ressources des ménages les plus modestes. Ainsi, les allocations de chômage représentaient, en 2009, 7,5 % des revenus des 10 % de ménages les plus pauvres, contre 6,2 % en 2008, tandis que la part des salaires et des autres revenus d’activité diminuait. Les prestations sociales constituent, quant à elles, près de 40 % de leurs revenus, en progression de trois points par rapport à 2008.

L’INSEE souligne cependant que le taux de pauvreté des chômeurs a diminué de 1,1 point. En effet, plus âgés et plus qualifiés que les demandeurs d’emploi de 2008, ceux de 2009 perçoivent des allocations de chômage d’un montant plus élevé. Par ailleurs, les chômeurs ayant connu des périodes d’emploi ont pu bénéficier pour la première fois du complément induit par le revenu de solidarité active (RSA). Parmi les autres mesures ayant pu atténuer la hausse du taux de pauvreté, l’institut cite la « prime de solidarité active » de 200 € versée début 2009 aux foyers allocataires du revenu minimum d’insertion, de l’allocation de parent isolé et aux allocataires d’une aide au logement sous certaines conditions, ainsi que la prime exceptionnelle de 150 € versée aux familles modestes éligibles à l’allocation de rentrée scolaire pour la rentrée 2008. Ces deux mesures ont eu pour effet de « diminuer le taux de pauvreté relatif à l’année 2009 de 0,2 point ».

Notes

(1) Année où 7,8 millions de personnes vivaient sous le seuil de 60 % du niveau de vie médian.

(2) « Les niveaux de vie en 2009 » – INSEE Première n° 1365 – Août 2011 – www.insee.fr, rubrique « Publications et services/Collections nationales ».

(3) Commentant ces chiffres sur France Inter le 30 août, le président du Secours populaire français, Julien Lauprêtre, a estimé que la situation s’est, depuis 2009, « considérablement aggravée » et que le taux de 13,5 % de pauvres en France métropolitaine est bien « en dessous » de la réalité de 2011 – Voir d’autres réactions associatives sur www.ash.tm.fr.

(4) En revanche, signe du creusement des inégalités, le niveau de vie des 10 % les plus aisés, supérieur à 35 840 € annuels en 2009, a progressé de 0,7 % par rapport à 2008, marquant néanmoins un ralentissement dans la progression de ce décile.

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