Le Commissaire européen aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, dénonce le recours aux rayons X pour déterminer « l’âge osseux » des jeunes migrants étrangers. Dans un article publié le 9 août (1), il rappelle que l’évaluation inexacte d’un âge « peut avoir des conséquences dramatiques », notamment le placement abusif en rétention d’un mineur séparé de ses parents ou non accompagné. Or, selon de nombreux spécialistes, les radiographies de la main, du poignet ou des dents – utilisées notamment en Suède, aux Pays-Bas et en Allemagne – ne permettent en aucun cas de déterminer un âge avec certitude et soumettent les intéressés à des radiations inutiles. Le commissaire suédois exhorte donc les gouvernements à mettre au point des méthodes plus respectueuses de l’enfant. Il suggère des évaluations pluridisciplinaires réalisées par des experts indépendants et basées sur la maturité physique, sociale et psychologique du migrant. Seuls des cas de doute sérieux – par exemple, lorsqu’il apparaît clairement que les documents fournis par l’intéressé ne sont pas fiables – pourraient justifier des analyses supplémentaires de l’âge. « Au lieu de faire preuve de méfiance à l’égard des mineurs migrants et de les soumettre à des examens inutiles, il importe de les respecter et de leur témoigner de l’empathie ; cette attitude devrait tenir lieu de principe fondamental », conclut Thomas Hammarberg.
(1) Article disponible sur