Beaucoup de livres traitent de la maladie d’Alzheimer et de la place des aidants. Tous ne sont pas aussi bien écrits qu’Alzheimer, mon amour. Ce récit, tel un travail de reconstruction, relate les dernières années de Daniel auprès de son épouse, l’auteure Cécile Huguenin. Daniel est mort à présent. Cécile Huguenin, psychologue et coach, a décidé de prendre la plume pour donner la parole aux patients, aux soignants et aux proches. Son récit en trois parties est un témoignage bouleversant, mais apaisé. La première relate les premiers oublis, les chutes, les cauchemars qui font gémir son mari la nuit, les recherches sur Google, les brochures… pour en savoir plus sur la maladie. Puis la visite chez le neurologue, d’où ils repartent « avec une énorme angoisse et une toute petite ordonnance qui paraît tellement minable au regard d’un si grand désastre ». La deuxième partie raconte une fuite. « Un cancer, c’est terrible, mais au moins on connaît, on croit savoir. Mais “ça”, ça fait peur. Il n’existe pas de remède. » Alors la narratrice décide de vivre les derniers moments heureux avec Daniel, loin de tout, à Madagascar, tant qu’elle peut encore s’occuper de lui. Elle accepte désormais que la maladie fasse partie de leur vie, la ronge, la dévore. Leur retour en France marque la troisième partie du récit, quand l’épouse, ne sentant plus de légitimité à sa présence, cède sa place aux professionnels et installe Daniel en unité spécialisée… Alzheimer mon amour est dédicacé « à tous ceux qui n’ont pas pris la fuite ».
Alzheimer, mon amour – Cécile Huguenin – Ed. Héloïse d’Ormesson – 14 €