Promesse de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, le chantier de la dépendance, reporté d’année en année, n’a finalement été ouvert qu’en 2011. Et alors que le gouvernement devait rendre ses arbitrages mi-juillet après six mois de concertation, il ne le fera qu’à la rentrée de septembre. Un énième report qui interroge les acteurs du secteur sur les intentions du gouvernement. D’autant qu’aucune mesure concrète n’est prise dans l’immédiat, notamment pour conforter l’aide à domicile (voir ci-après) ou augmenter les crédits destinés aux établissements. Néanmoins l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) veut voir dans ce report des « perspectives nouvelles ». En effet, explique l’association, « plus on se rapproche de l’échéance présidentielle, plus il va paraître évident que ce sujet qui concerne chaque famille pèsera dans l’élection, d’autant qu’il a été présenté comme le dernier grand chantier du président ». L’AD-PA parie sur le fait qu’en septembre, Nicolas Sarkozy sera en précampagne électorale et obligé de faire adopter avant la fin de son quinquennat une grande loi-cadre sur la dépendance. Même optimisme de la part de Didier Sapy, directeur de la Fnaqpa (Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées). Il « préfère un report plutôt que des mauvaises décisions » et espère que ce délai permettra une réflexion plus aboutie.
« Est-ce qu’on ne va pas nous renvoyer après la présidentielle ? », s’interroge au contraire Alain Villez, conseiller technique « personnes âgées » de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux). « De toute manière, les pistes envisagées par Roselyne Bachelot [ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale] sont bien en deçà de nos espoirs », souligne-t-il. L’Uniopss, comme de nombreuses organisations, prône, en effet, toujours la création d’un droit universel à la compensation de la perte d’autonomie.