Recevoir la newsletter

Une étude évalue à près de un million le nombre de victimes de violences au sein de la cellule familiale

Article réservé aux abonnés

Une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), publiée le 13 juillet, met en lumière la fréquence des violences, physiques ou sexuelles, au sein des ménages… et pointe le silence qui entoure ce phénomène (1).

Réalisée à partir du cumul des résultats des enquêtes « Cadre de vie et sécurité » menées en 2008, 2009 et 2010, auprès de 40 000 personnes de 18 à 75 ans – dont la population totale est estimée à environ 43 millions –, l’étude évalue à près de un million le nombre de personnes victimes d’agressions au sein de la cellule familiale : 663 000 femmes et 280 000 hommes. Parmi les femmes, un peu moins de 90 % ont subi au moins un acte de violence physique et près de 19 % au moins un acte de violences sexuelles. Dans le détail, s’agissant de ce dernier type d’acte, l’observatoire estime que 80 000 femmes de 18 à 75 ans ont été victimes d’au moins un viol au sein du ménage entre 2008 et 2010.

L’étude distingue trois type d’auteurs : le conjoint, les membres de famille (ascendants, descendants, collatéraux et leurs conjoints éventuels) et les personnes du ménage hors famille. Près de la moitié des femmes interrogées (44,6 %) ont désigné leur conjoint comme l’agresseur.

Autre statistique marquante : hommes et femmes confondus, moins de 20 % des victimes ont vu un médecin à la suite de violences subies. Et le chiffre diminue encore pour les femmes ayant été agressées ou forcées sexuellement : « moins de 11 % », soit une part près de deux fois plus faible que celle des femmes victimes de violences physiques (21 %).

En outre, plus de 80 % des victimes de violences intraménages ne se sont pas déplacées à la police ou à la gendarmerie, et seulement « près de la moitié » de celles qui se sont déplacées ont déposé une plainte. Chez les femmes dont le conjoint est l’auteur des violences, le taux de signalement à la police est encore plus faible, avec 6,7 % de plaintes. Et il ne dépasse même pas 2 % pour celles qui ont été victimes de viols ou de tentatives de viol.

Pour expliquer ce silence, les victimes qui ne se sont pas déplacées au commissariat ou à la gendarmerie avancent, entre autres motifs, qu’elles ont préféré « trouver une autre solution » (pour plus de 70 % d’entre elles), que « ce n’était pas grave » (65 %) ou qu’aller déclarer les agressions subies « n’aurait servi à rien » (59 %). 38 % ont par ailleurs « voulu éviter des épreuves supplémentaires (témoignage, confrontations) », 35 % ont voulu « éviter que cela se sache » et 23 % ne l’ont pas fait « par peur des représailles, d’une vengeance ». Ces deux derniers motifs sont invoqués par plus de la moitié des victimes de viols et tentatives qui se sont tues.

Plus d’infos sur www.ash.tm.fr}

Notes

(1) « Violences physiques ou sexuelles au sein du ménage » – Repères n° 15 – Juillet 2010 – Disp. sur www.inhesj.fr.

Dans les textes

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur