Le Comité économique et social européen (CESE) dénonce le manque de cohérence actuel entre les politiques économiques, financières et sociales dans la stratégie européenne décennale « Europe 2020 ». Invité à se prononcer sur la plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale lancée fin 2010 par la Commission européenne (1), l’organe consultatif de l’Union européenne souligne qu’il est essentiel de renforcer les systèmes de protection sociale (qui réduisent de un tiers les risques de pauvreté) et de ne pas diminuer les prestations sociales, ni même les salaires. Dans un avis adopté le 15 juin à une large majorité (2), le CESE recommande donc de procéder à une évaluation de l’impact social des récentes mesures d’austérité adoptées par les gouvernements européens.
La plateforme de la Commission européenne est l’une des sept initiatives phares de la stratégie « Europe 2020 ». Elle vise à susciter l’engagement commun des Etats membres, des institutions européennes et des principales parties intéressées en vue de sortir au moins 20 millions de personnes de la pauvreté et de l’exclusion d’ici à 2020. Si le comité se félicite de la mise en place de cette plateforme et des mesures prises pour réduire la pauvreté, « dont bon nombre reflètent le contenu de précédents avis du CESE », il appelle à mettre en place des dispositifs plus concrets pour s’attaquer aux causes et aux conséquences de la pauvreté. Il recommande notamment l’élaboration d’une feuille de route détaillée pour la mise en œuvre des stratégies d’inclusion active à l’échelon local. Le CESE suggère également « d’accorder plus d’importance à l’investissement dans le capital humain par l’éducation et la formation tout au long de la vie » et de renforcer la participation des acteurs de la société civile par le biais d’un dialogue structuré. Il accueille ainsi favorablement l’organisation d’une convention à Cracovie les 17 et 18 octobre 2011, qui associera les acteurs de la société civile en vue de faire le bilan des progrès réalisés dans le cadre de la plateforme européenne contre la pauvreté. Le comité soutient également la position du Parlement européen, qui demande à la Commission européenne d’étudier l’impact d’une proposition législative introduisant un revenu minimum approprié d’au moins 60 % du revenu médian dans chaque Etat membre. Enfin, le CESE se félicite des propositions visant à utiliser plus efficacement les fonds structurels européens afin de réduire la pauvreté et de promouvoir la cohésion sociale, mais insiste « sur la nécessité d’augmenter le montant des financements disponibles, surtout pour les personnes défavorisées ».
(2) Avis disponible sur