Info Migrants enregistre de plus en plus d’appels de mineurs étrangers et de seniors

Un Camerounais reçoit un refus concernant la délivrance de sa carte de résident. Titulaire d’un contrat à durée indéterminée depuis plus de six mois et disposant d’un salaire supérieur au SMIC, il voit néanmoins ses ressources sur les trois dernières années jugées insuffisantes par la préfecture. Une ressortissante malgache essuie un refus de sa demande de regroupement familial pour son enfant resté à Madagascar au motif qu’elle est titulaire d’une carte de séjour temporaire délivrée pour raisons médicales. Comme 12 300 autres personnes, ces deux étrangers ont eu recours, en 2010, à Info Migrants, service téléphonique d’information juridique proposé depuis 12 ans par l’association Inter service migrants (ISM) interprétariat (1).

Qui sont les appelants ? Des particuliers dans 57 % des cas, mais aussi, de plus en plus, des professionnels : la part des travailleurs sociaux exerçant dans les centres d’hébergement, le secteur médical et les missions locales est ainsi en augmentation. 2010 aura également été une année record pour le nombre d’appels concernant des étrangers mineurs ou de plus de 60 ans. Si les premiers sollicitent le service pour connaître les démarches en vue d’obtenir leur premier titre de séjour, d’acquérir ou de faire valoir la nationalité française et d’accéder à la formation professionnelle, les seconds veulent surtout s’informer sur leurs droits sociaux et les conditions d’entrée et de séjour en France.

Alors que la majorité des appels pro­viennent toujours de Paris et de la Seine-Saint-Denis, l’association constate une forte progression des appels de province (22 %), notamment de PACA, Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire. 32 % des appelants sont originaires du Maghreb et 29 % viennent d’Afrique subsaharienne. 52 % sont des femmes. Près des trois quarts des appelants étrangers non communautaires sont en situation régulière sur le territoire français, dont plus de la moitié avec une autorisation de séjour.

Enfin, cas particulier, à la suite du séisme du 12 janvier 2010, un nombre important d’appels a concerné les ressortissants haïtiens. Beaucoup d’entre eux cherchaient à savoir comment faire venir leurs proches.