L’AMOUR NE SUFFIT PAS. Elaborée dans les années 1950 par John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais, la théorie de l’attachement est encore mal connue des travailleurs sociaux. Son intérêt est pourtant considérable pour qui intervient auprès d’enfants – de tous âges – séparés de leur famille biologique pour être confiés à une famille d’accueil ou adoptive. « Il n’est pas si habituel en France d’aborder ces deux situations, adoption et placement, dans un même ouvrage », reconnaissent dans leur préface les pédopsychiatres Nicole et Antoine Guédeney, qui s’emploient depuis des années à populariser les idées de J. Bowlby. Dans les deux cas, pourtant, l’enfant est confronté à une rupture d’avec son milieu d’origine et il a la possibilité de créer de nouveaux liens avec les personnes amenées à s’occuper de lui. Pour ces enfants, dont beaucoup ont souffert précocement de relations familiales difficiles, « il n’existe pas de traitement plus “intensif” » qu’un environnement empathique et accueillant, soulignent Gillian Schofield et Mary Beek, respectivement chercheure et praticienne britanniques de la protection de l’enfance. Mais, parce que ces jeunes ont connu des histoires plus ou moins traumatiques d’attachement, l’amour et la bienveillance ne suffisent pas. Pour leur offrir une base de sécurité telle qu’ils reconstruisent leur confiance en eux-mêmes et en autrui, professionnels et parents ont besoin de comprendre le sens des comportements souvent déroutants de ces enfants – et les raisons de leurs propres réactions. A cet égard, les principes et pratiques exposés ici de façon très claire et vivante peuvent leur être d’une grande utilité.
Guide de l’attachement en familles d’accueil et adoptives. La théorie en pratique – Gillian Schofield et Mary Beek – Ed. Elsevier Masson – 37 €