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Le « Collectif des associations unies » s’indigne du « mépris » de l’Etat

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A quoi bon évoquer le chantier de la « refondation » du dispositif d’hébergement et d’accès au logement quand les moyens manquent pour faire face à l’urgence ? Parce qu’ils craignaient une rencontre « en déconnexion totale avec les réalités de terrain », les membres du « Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement » ont, le 30 juin, boycotté la réunion prévue avec le secrétaire d’Etat au logement, Benoist Apparu. Pendant qu’ils sont restés dans la cour du ministère, une délégation a, cependant, dénoncé auprès du secrétaire d’Etat le « mépris des plus hautes instances de l’Etat envers toutes les situations d’exclusion et de détresse sociale qui ne sont pas prises en charge ».

Les réponses de Benoist Apparu sont loin d’avoir convaincu le collectif. « Il nous indique que le budget consacré à l’accueil, l’hébergement et l’insertion (BOP 177) en loi de finances initiale de 2012 sera identique à celui voté en loi de finances initiale 2011, explique Matthieu Angotti, directeur général de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). Mais ce dernier était déjà en baisse de 3 % par rapport aux crédits consommés l’année précédente ! Même en admettant qu’il pourrait y avoir une rallonge en fin d’année, il y aura toujours un décalage. » Sans compter qu’il y a encore des retards de financement pour les structures d’urgence. Selon le collectif, les réductions budgétaires conduisent à des licenciements et à des suppressions de structures. Les salariés du SAMU social de Paris, auquel l’Etat a imposé des coupes drastiques se traduisant par la suppression de 5 000 nuitées d’hôtels par jour à Paris, dans la Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne (1), confirment l’aggravation de la situation : « L’instauration de quotas d’entrée dans le dispositif d’urgence 115 a eu pour résultat de réduire presque à néant l’accès à une prise en charge pour les familles demandant une mise à l’abri […], précisent-ils. Depuis un mois, ce sont presque 100 personnes, soit une soixantaine d’enfants en moyenne, qui dorment dehors suite à la mise en place de ces quotas. Sans parler de tous ceux qui n’essaient même plus quotidiennement de nous contacter car ils ont perdu tout espoir de joindre le 115 ou de bénéficier d’une prise en charge. » Les salariés du SAMU social de Paris appelaient à une mobilisation le 6 juillet contre la mise en péril de leurs missions et la mise en danger des usagers (2).

Face aux injonctions sur les restrictions de prise en charge, « le devoir d’accueil inconditionnel reste menacé pour les personnes migrantes » – sans papiers ou demandeurs d’asile qui ne trouvent pas de places dans le dispositif spécialisé – « même si le ministre a récemment rappelé ce principe aux préfets », réaffirme le collectif. D’autres volets de la « refondation » font, par ailleurs, défaut : « La politique de prévention reste au point mort et les inquiétudes dans le secteur du logement sont à leur paroxysme. »

Le collectif appelle donc, de nouveau, le gouvernement à « un engagement extrêmement fort et des moyens financiers suffisants dès 2011 pour faire face à la crise sociale majeure que nous traversons ». « Nous avions eu la promesse d’être reçus par le Premier ministre avant l’été, cela n’a pas été le cas », regrette Matthieu Angotti.

Notes

(1) Voir ASH n° 2716 du 1-07-11, p. 24.

(2) Voir l’article du site des ASH sur www.ash.tm.fr.

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