Les étrangers représentent actuellement 37 % des 230 000 habitants de la Guyane, pour 109 nationalités recensées. Haïtiens, Surinamiens, Brésiliens… tous tentent de « chéché lavi » dans ce département d’outre-mer français au taux de chômage dépassant les 20 % et dont la part de population de moins de 20ans est de 45 %. « Chercher la vie » est une expression haïtienne qui désigne à la fois l’exil individuel et la recomposition volontaire dans l’ailleurs. C’est aussi le nom de cette exposition, née de la découverte, à l’été 2010, sur l’étagère d’une bibliothèque de chercheurs, de photographies soigneusement conservées dans une boîte, mais jamais publiées ni exposées. Prises par le géographe Frédéric Piantoni, elles révèlent les visages de Lou, de Carmen ou d’Adriano, des migrants aux yeux remplis d’espoirs et de désillusions. Ces 36 tirages retracent leur parcours et la vie dans leurs quartiers. Ils montrent aussi les frontières sociales qui s’ajoutent aux frontières géographiques ainsi que le quotidien des femmes migrantes. Outre ces biographies migratoires, Frédéric Piantoni propose des vues panoramiques en couleurs qui représentent plusieurs scènes de la vie des Guyanais. Prenant place dans le cadre dela manifestation « 2011, année des outre-mer français », cette exposition est destinée à « changer le regard » sur ces territoires éloignés de la métropole.
Chercher la vie. Migrants en Guyane -
Photographies de Frédéric Piantoni – Jusqu’au 2 octobre à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, à Angoulême ; du 5 décembre 2011 au 28 janvier 2012 à la Bibliothèque universitaire de La Rochelle ; du 14 février au 20 mai 2012 à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, à Paris