« Aujourd’hui mission locale, demain mission impossible », pouvait-on lire sur les pancartes des 2000 salariés de missions locales et de permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO) réunis à l’appel des syndicats CFDT, CGT, FO et CFTC le 23 juin, à Paris et en province. Lors de ce premier rassemblement national en 30 ans d’existence, les manifestants ont demandé des moyens financiers et humains pour continuer leur travail d’insertion des jeunes en difficulté. Ils ont également dénoncé une circulaire de la délégation générale à l’emploi subordonnant les dotations des missions locales à des éléments « de contexte et de performance » (1).
Reçue par les conseillers du ministre du Travail et de l’Emploi, Xavier Bertrand, qui continuent d’affirmer que le budget des missions locales n’a pas diminué, la délégation des salariés a pointé au contraire « au moins huit régions dont les fonds sont en baisse » (2). Elle note aussi que les missions locales et les PAIO ont perdu, cette année, un millier de salariés qui avaient été embauchés en contrat à durée déterminée dans le cadre du plan de relance (sur un effectif de 12 000 personnes), « alors que la crise ne s’est pas arrêtée le 1er janvier pour les jeunes dont le taux de chômage a bondi ces dernières années ».
Le Synami-CFDT, majoritaire au sein des missions locales, prépare d’ailleurs une nouvelle action pour le 1er septembre : « Nous appelons les salariés à encourager l’inscription massive du 1,2 million de jeunes qu’ils reçoivent sur les listes de Pôle emploi. Les trois quarts d’entre eux n’ont pas fait la démarche de s’enregistrer », explique Serge Papp, secrétaire général du Synami-CFDT. « Le ministre, qui se félicite chaque mois des baisses microscopiques du nombre de demandeurs d’emploi va devoir expliquer pourquoi les chiffres gonflent. L’Etat mesurera alors peut-être la situation dramatique d’une part de plus en plus grande de la jeunesse et l’urgence d’y répondre. »