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Les mariages forcés reculent, selon l’INED

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Les mariages forcés (1) sont en baisse chez les immigrées et filles d’immigrés, indique une enquête de l’Institut national d’études démographiques (INED) (2). Alors que 9 % des femmes immigrées ayant entre 51 et 60 ans ont été mariées contre leur gré avant leur migration en France, cette situation ne concerne plus que 2 % des plus jeunes immigrées (26-30 ans). Elles se sont souvent mariées très jeunes (28 % étaient mineures) et ont peu fréquenté leur futur époux avant le mariage (48 % se sont mariées trois mois après la rencontre du conjoint). Le phénomène est marginal chez les filles d’immigrés (26-30 ans) qui ne sont plus qu’1 % à déclarer ne pas avoir consenti à leur mariage. Souvent (50 % des cas), une grossesse explique les pressions exercées par les parents pour que leur fille se marie.

Les auteurs relèvent aussi des situations moins tranchées : la jeune femme a accepté le mariage « dans des circonstances où la volonté individuelle a pu être fortement influencée voire contrainte, que ce soit par le conjoint, par la famille ou par le poids des normes sociales en général ». « Ce consentement altéré » concerne 3 % des filles d’immigrés de 26 à 30 ans et 7 % des immigrées de cette tranche d’âge.

Si « le mariage non consenti va souvent de pair avec un faible niveau d’instruction », ce constat ne peut pas être généralisé puisque « 20 % des immigrées n’ayant pas donné leur plein consentement au mariage avaient des parents bacheliers ou diplômés du supérieur », nuance l’enquête. Cette dernière indique aussi que 65 % des immigrées et 68 % des filles d’immigrés mariées contre leur gré avaient déjà divorcé au moment de l’enquête, « un signe clair […] de leur désir d’autonomie ».

Enfin, l’INED note que les immigrées originaires des pays où le célibat est réprouvé et la sexualité prémaritale prohibée – comme la Turquie, le Maghreb et l’Afrique sub­sahélienne – sont les premières concernées par les mariages non consentis. Dans le reste de la population française, 5 % des femmes de 51 à 60 ans évoquent une pression familiale sur le choix de leur conjoint, alors que le phénomène a complètement disparu chez les moins de 30 ans.

Notes

(1) Il s’agit de mariage non souhaité, initié par le conjoint ou la famille mais accepté du fait de pressions d’ordre psychologique, social ou physique.

(2) « Immigrées et filles d’immigrés : le recul des mariages forcés » – Population et sociétés n° 479 – Juin 2011 – www.ined.fr.

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