Recevoir la newsletter

Les directeurs pénitentiaires réclament une modification du fonctionnement des EPM

Article réservé aux abonnés

« Malgré l’investissement architectural et humain que représentent les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), malgré la qualité de l’offre d’activités pouvant y être proposée, nous constatons que leur fonctionnement est trop instable pour permettre de lutter efficacement contre la récidive. » En pleine polémique sur les EPM, et alors que l’Etat a annoncé un cahier des charges pour ces structures d’ici la fin de l’année, l’alerte vient cette fois du Syndicat national des directeurs pénitentiaires CFE-CGC. « Plutôt que d’ordonner incident après incident de trop nombreuses enquêtes administratives et inspections, nous demandons aux administrations centrales (directions de la protection judiciaire de la jeunesse et de l’administration pénitentiaire) de réaliser avec les professionnels concernés un bilan de ces cinq ans de fonctionnement sur la base duquel devront impérativement être modifiés les textes applicables. »

Dans cette perspective, le syndicat critique sans ambages le dispositif actuel et formule plusieurs propositions. « Imposer du collectif à des mineurs en reconstruction qui ont besoin d’abord de se sécuriser revient à les mettre en difficulté », estime-t-il. Ainsi, le principe de 60 heures d’activité par semaine « constitue un objectif politique mais n’est pas réaliste pour une majorité de mineurs ». « Activisme » qu’il conviendrait à ses yeux de « bannir » en tant que règle pour tous les détenus en établissement pénitentiaire pour mineurs, indépendamment de leur profil, afin d’individualiser et d’adapter l’emploi du temps à la personnalité et aux besoins de chacun. Il juge également qu’il est « contreproductif d’enfermer un mineur qui souhaite s’investir dans un projet d’exécution de sa peine et dans un projet de sortie, dans un carcan collectif ».

Le syndicat national des directeurs pénitentiaires préconise par ailleurs qu’une durée minimale de peine en EPM soit clairement définie : « En moyenne, les mineurs restent moins de deux mois là où la durée de séjour est de six mois dans les structures de la PJJ. La majorité des détenus sont des prévenus et ne disposent donc pas de date ferme de libération. Nous constatons que c’est un frein majeur à la prise en charge éducative. »

Les réponses aux actes violents ne lui paraissent pas non plus adaptées. En l’état actuel des textes, « il est impossible d’empêcher un mineur d’accéder à l’ensemble des activités autrement que par l’usage de la procédure disciplinaire. Dans les faits, cela revient à instituer un délai de carence de 96 heures avant toute décision institutionnelle. » Le syndicat propose que « l’encadrement de la détention » puisse exclure de la vie collective un jeune inscrit durablement dans une opposition violente « pour assurer sa sécurité, celle de ses codétenus et des professionnels », et que cette mesure soit validée par la commission pluridisciplinaire unique dans un délai de 48 heures. Pour des faits moins graves, il suggère « une procédure rapide et transparente de médiation/réparation ». Pour l’organisation, « il est important de réserver l’action disciplinaire aux actes les plus graves et surtout d’offrir un mode de traitement alternatif pour les autres agissements ».

Sur le terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur