Deux ans après la mise en place du revenu de solidarité active (RSA) et au lendemain des dernières polémiques autour de l’assistanat (1), une seconde enquête de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) a été réalisée auprès de travailleurs sociaux pour analyser l’efficacité du dispositif et les difficultés rencontrées par les allocataires (2).
La création du RSA visait principalement à simplifier les différents minima sociaux en les regroupant dans un dispositif unique et à encourager l’emploi ou la reprise d’emploi en instaurant un système de complément de revenu. Or, pour le moment, seuls 28 % des travailleurs sociaux interrogés déclarent que, pour les allocataires qu’ils accompagnent, le passage du RSA socle (sans emploi) au RSA activité (complément de revenu du travail) est « fréquent ou très fréquent ». Pour autant, 96 % des personnes interrogées constatent que les radiations pour refus d’emploi sont « très peu ou peu fréquentes » et 81 % que les allocataires souhaiteraient travailler davantage. Cela confirme que les bénéficiaires ne refusent pas de travailler, mais que c’est l’emploi qui manque. Enfin, l’accompagnement vers l’emploi reste problématique. 65 % des travailleurs sociaux observent des difficultés d’accompagnement par les référents uniques (ceux de Pôle emploi notamment).
La majorité d’entre eux est favorable à la mensualisation : « Le calcul de l’allocation devrait être effectué sur la base des ressources du mois précédent et non sur la base des ressources perçues au cours des trois mois précédant la demande », indiquent-ils. Cela offrirait aux allocataires une meilleure visibilité sur leurs ressources des mois suivants. Par ailleurs, « le RSA demeure un dispositif complexe et difficilement lisible ». Les travailleurs sociaux pointent, en effet, comme l’an dernier, que près de 20 % des personnes accompagnées rencontrent encore des difficultés à l’ouverture des droits.
Plus du tiers des sondés déclare que la perte de droits connexes, notamment la couverture maladie universelle (CMU) et la majoration de l’aide personnelle au logement, est « fréquente ou très fréquente ». « Ce qui est donné d’une main est repris de l’autre », déplore un travailleur social.
Enfin, 83 % des professionnels interrogés pensent que les moins de 25 ans devraient bénéficier du RSA, en associant néanmoins, pour la grande majorité d’entre eux, l’allocation à un projet (formation, santé, etc.), craignant qu’un revenu universel n’enkyste les jeunes dans l’assistance.
(2) L’échantillon de réponses reçues comprend 182 questionnaires renseignés par des travailleurs sociaux suivant au moment de l’enquête 19 960 allocataires du RSA, dont 87 % en RSA socle et 13 % en RSA activité – Résultats complets sur