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Héroïne de l’enfer

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A Prague, pendant quinze ans, Helena Trestikova a suivi Katka, jeune marginale victime de la drogue, de la prostitution et de la violence, et qui un jour tombe enceinte.

Héroïne, Subutex, Pervitine… Désintox. Héroïne, Subutex, Pervitine… Désintox. Tel est le cercle vicieux de Katka, une junkie tchèque que la réalisatrice Helena Trestikova est parvenue à filmer durant quinze ans. La documentariste rencontre Katka à 19ans, jolie brune aux yeux bleus qui se drogue déjà depuis trois ans. Elle a commencé parce qu’elle « voulait être différente » et qu’elle refusait d’avoir « une vie stéréotypée ». Plus tard, elle n’aspirera pourtant qu’à cela… sans jamais y parvenir. Elle le sait, l’héro, c’est une « saleté ». Comme l’affirme son petit ami, « on risque notre vie à chaque “shoot”, car on ne sait pas toujours ce qu’on prend, mais la dépendance est tellement forte ».

Helena Trestikova suit Katka dans son quotidien aux marges de la société, de l’adolescence passée dans les rues de Prague à la prostitution, d’hommes violents en hommes violents, du squat à la clochardisation. Jusqu’au jour où la jeune junkie accouche de Teresa. Un moment, Katka, devenue l’ombre d’elle-même – à 30 ans, elle est squelettique et édentée –, pense que son bébé sera sa bouée de sauvetage. Malgré le soutien des médecins et des travailleurs sociaux, la drogue se révèle plus forte que l’enfant, et Katka perd ses droits parentaux. Pendant toutes ces années, la jeune femme affirme avoir honte de ne pas arriver à s’en sortir. Mieux que n’importe quelle fiction, ce documentaire diffusé sur Arte donne l’occasion de réfléchir aux conséquences de la drogue. « Quand tu te drogues, ta vie se réduit à pas grand-chose, tranche Katka, lucide. A quelques routines qui vont avec la drogue : chercher du fric, acheter la came, faire son “shoot”… »

Les images sont souvent dures, entre injections d’héroïne filmées en gros plan et visages ravagés. Mais seule cette peinture réaliste d’une existence dévastée permet de mesurer pleinement la problématique de la dépendance et l’inéluctable descente aux enfers.

Katka – Helena Trestikova – 1 h 30 – Sur Arte, vendredi 8 juillet à 23 h 05

Culture

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